Ne parvenant pas toujours à digérer la rupture militaire avec le Mali, le président Emmanuel Macron de la France ne rate aucune occasion de s’acharner sur notre pays.
Lors de son séjour en Guinée Bissau le 28 juillet 2022 (dernière étape d’une tournée africaine qui l’a conduit au Cameroun et aussi au Bénin du 25 au 28 juillet 2022), il a tenus des propos outranciers qui en disent davantage sur sa volonté de déstabiliser le Mali en sapant l’unité nationale. Si de tels propos ont été vigoureusement condamnés par le gouvernement, c’est le silence radio du côté des leaders de la communauté peule (qui serait harcelée par les FAMa) et de la classe politique malienne.
Lors de sa conférence de presse avec son homologue bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, le président Emmanuel Macron de la France a encore essayé de saper l’unité nationale malienne en accusant les Forces armées maliennes (FAMa) de s’acharner contre le groupe ethnique peul. Le dessein inavoué est d’opposer les Maliens afin de déstabiliser davantage le pays et faire échouer la transition dans sa volonté de refonder profondément l’Etat malien.
Et cela à travers des réformes politiques et institutionnelles audacieuses pour non seulement imposer une gouvernance vertueuse, mais aussi forger un socle politique et économique à la souveraineté nationale de plus en plus assumée. Et la France en fait naturellement les frais puisqu’elle refuse de comprendre que les Maliens souhaitent une autre forme de relation décomplexée et non paternaliste avec ses partenaires.
La France est coutumière de ce genre de pratiques dans le monde, notamment en Afrique. Qui ne se rappelle pas du génocide rwandais dans lequel elle est accusée d’être le principal instigateur ? Comme l’a rappelé le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (porte-parole du gouvernement), Colonel Abdoulaye Maïga, le Mali a eu raison de chasser l’ambassadeur de France dans notre pays et de suspendre également les médias de la propagande français, «France 24 et RFI», qui étaient visiblement déterminés à jouer dans notre pays le sinistre rôle de la «Radio Mille collines» dans le génocide rwandais perpétré entre le 7 avril et 17 juillet 1994 avec entre 800 000 à 1 000 000 de morts, en majorité des Tutsis.
Aujourd’hui il est clair que, à quelques semaines de la fermeture de la dernière base de la force Barkhane (fin août) du Mali, la France semble chercher à diviser les Maliens et à créer le chaos comme pour dire : «après moi le déluge» ! Les maîtres-penseurs de la «Macronie» l’ont d’ailleurs dit, à qui veut l’entendre, que le Mali va sombrer dans le chaos et l’anarchie après le retrait militaire de la France. Et depuis, ils œuvrent en pyromanes dans ce sens en essayant d’opposer les Maliens par tous les moyens.
Face aux accusations graves proférées par Emmanuel Macron à Bissau, le silence de la classe politique malienne et de la communauté peule est assourdissant et très difficile à interpréter. Alors même que les fondements de l’unité nationale sont en train d’être sapés par une puissance hostile au vu et au su de tous.
Il en est de même pour la manipulation par des médias français des propos du président algérien sur le Mali pour vraisemblablement opposer le Mali et l’Algérie. Tous ceux-ci procèdent d’une déstabilisation programmée du Mali. Heureusement que le peuple semble plus averti et soutient les autorités qui n’ont pas hésité à remettre le président français à sa véritable place.
En effet, dans un communiqué publié dimanche dernier (31 août 2022), le gouvernement a condamné les «propos haineux et diffamatoires» tenus par Emmanuel Macron en visite en Guinée Bissau. «Ces accusations graves sont de nature à susciter la haine ethnique et à porter atteinte au vivre ensemble, à la cohésion ainsi qu’à l’harmonie entre les Maliens», a déploré le communiqué lu aussi sur le plateau de l’ORTM. Pour le porte-parole du gouvernement, Colonel Abdoulaye Maïga, le président Macron doit se remémorer du «rôle négatif et la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis orchestré» par la France en 1994.
Jugeant «subversifs» les propos tenus par le président français à Bissau, le gouvernement a exigé du président Macron «d’abandonner définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante» tout en l’invitant à comprendre que «nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens eux-mêmes».
C’est la réponse la plus appropriée qu’on pouvait apporter à ce pyromane qui pense que le peuple malien est empêché d’exprimer «sa souveraineté populaire». Il est temps qu’il comprenne, s’il veut réellement sauver les meubles sur notre continent, que c’est la politique française au Mali voire au Sahel et en Afrique que les Maliens et les Africains ne cessent de rejeter dans leur grande majorité.
Hachi Cissé