Ces actes sont posés en flagrante violation des dispositions édictées par la communauté internationale. Une communauté internationale qui se répand en déclarations stériles, jamais suivies d’effet. On entend, par-ci les Etats-Unis donner des assurances que les maximalistes de la CMA vont signer sous peu, les Nations-Unies déclarer que ceux qui ne signeront l’Accord de paix s’exposeront à des sanctions.
Dans la même veine, le Représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel et le Mali, Michel Reveyrand de Menthon, n’avait-il pas laissé entendre, lors de la cérémonie de signature de l’Accord le 15 mai dernier à Bamako, qu’après cette signature, « tous ceux qui se poseront comme obstacle à la paix devront en subir les conséquences » ? Après sa bourde de la cérémonie de signature, Hervé Ladsous, Sous-secrétaire des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix a, apparemment, mis beaucoup d’eau dans son vin. Avant d’ajouter sa voix à l’hypocrite symphonie des « amis du Mali ».
Le chien aboie, la caravane passe, serait-on tenté d’affirmer, car devant le « vacarme » pour la paix, le MNLA et compagnie n’ont rien trouvé de mieux que de faire un pied-de-nez à la communauté internationale. A moins que la communauté internationale elle-même ne se soit muée en leur complice passif, voire actif. On ne rappellera jamais assez cet adage bien de chez nous : « Si d’aventure le moineau a le toupet d’insulter le père du calao, nul doute qu’il est parrainé par l’autruche »
Si tel est le cas, le MNLA et ses complices doivent se convaincre que l’Accord signé est « Ne Varietur », qu’aucune virgule n’en sera changée et que le Mali n’est pas disposé à discuter ad vitam aeternam avec des interlocuteurs animés de mauvaise foi (en paraphant l’Accord le 14 mai, le MNLA et compagnie auraient dû s’en convaincre). Des interlocuteurs qui n’ont, de surcroit, aucune légitimité. Les Touaregs représentent 5% des populations du septentrion malien et le MNLA une infime partie de la population Touareg dont, au demeurant, l’écrasante majorité n’aspire qu’à vivre en paix avec le reste des composantes de la nation malienne.
Militairement, il ne pèse pas non plus grand-chose ou, du reste, le MNLA tire sa force de ses accointances avec les narco-jihadistes avec il n’hésite pas à tisser, de temps à autres, des alliances conjoncturelles. Des marchés de dupes qui tournent très souvent de façon tragique pour les séparatistes du nord, comme on l’a vu à la faveur de l’invasion du septentrion du Mali en 2012. A moins qu’il ne tire aussi sa force du parrainage de certaines puissances, car n’oublions jamais que le MNLA n’est rien de moins qu’une création de la France de Nicolas Sarkozy. Une politique que semble poursuivre l’actuel locataire de l’Elysée, François Hollande, qui a pris soin de l’enrober dans un humanisme qui ne trompe, cependant, personne.
Il est à rappeler que le Mali, fait rare, a été victime d’une agression caractérisée, dans la foulée de la déstabilisation de la Libye, après l’assassinat de Khadafi par la coalition des forces de l’OTAN sous la houlette de la France de Nicolas Sarkozy. Cette agression a été perpétrée par un conglomérat de forces extérieures unies par le crime transfrontalier auxquelles forces le MNLA et compagnie ont servi de cheval de Troie.
A croire que le droit international n’existe que de nom. Cette « junglisation » des relations internationales est lourde de tous les dangers pour la sécurité et la paix mondiales. Toujours est-il le MNLA et compagnie et leurs parrains doivent se convaincre d’une chose : les Maliens n’accepteront jamais « la somalisation » de leur patrie et la «pax francana » qu’on veut nous imposer.
Yaya Sidibé
Source: Le 22 Septembre 21/05/2015