L’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA-PASJ), le plus grand parti politique du Mali après l’insurrection populaire ayant mis fin, le 26 mars 1991, au régime monolithique de l’UDPM, parti monopoliste d’État, est en mu.
Le parti entend aujourd’hui renouveler ses instances en vue des futures batailles électorales. En effet, le parti rouge-blanc est longtemps resté en marge pour ses soutiens démesurés en faveur des candidats ATT et IBK sans être capable de reconquérir un pouvoir perdu en 2002, comme si la conquête du pouvoir n’était pas sa raison d’être.
Face à l’immobilisme et à l’incompétence de son président actuel Tiémoko Sangaré, c’est tout le parti qui est désormais debout pour restructurer la Ruche. Et cela, pour éviter aux Abeilles de fuir la Ruche face aux feux qui s’annoncent. A commencer, dès ce dimanche, par le remembrement du bureau national des femmes et de la jeunesse, relais vers la conférence nationale du parti prévu, sauf retournement de dernière minute, les 16 et 17 octobre à venir.
L’ADEMA est l’un des rares partis politiques regorgeant de cadres valeureux et qui cohabitent sans anicroches et sans animosité. Chacun garde son aura et s’aligne en rang serré dès que l’occasion se présente. Cette culture de loyauté, de fidélité et de liberté a permis à la formation politique de se maintenir et de devenir une locomotive électorale. Pour les élections prochaines, le parti entend sortir la grosse artillerie. Elle est toujours l’une des meilleures formations politiques de la place, faiseuse de Roi. La mobilisation bat son plein. Les militants ne se tiennent plus dans leur peau pour se mouvoir. Ils veulent que l’élection débute pour jouer leur rôle de force politique.
Dimanche, c’est aux femmes et jeunes de montrer les dents. Après le décès de Lazar Tembely suite au COVID-19, la jeunesse du parti est toujours en deuil. Mais elle veut battre le rappel des troupes pour se restructurer à l’occasion de cette assise statutaire. Idem pour les femmes déjà mobilisées pour se donner de l’air et une existence propre.
L’ADEMA est le fer de lance des élections au Mali. Ses cadres sont nombreux dans les hautes sphères administratives du pays. L’ADEMA, c’est aussi 10 ans de pouvoir et 20 ans de présence et de gestion concertée ou collégiale du pouvoir. Le parti ne veut pas imposer qui que ce soit à la tête des femmes et des jeunes. Mais que leur choix soit judicieux et méritoire, que chacun mouille le maillot en tirant son épingle du jeu, et accepte à visage découvert de faire le sacrifice pour tous.
Pour le contrôle du parti, le renouvellement du Comité exécutif est l’échéance la plus cruciale pour la redynamisation de la formation politique qui a payé chères les nonchalances et les manœuvres subversives consécutives à la gestion scabreuse de l’actuel président Tiémoko Sangaré lequel est apparu timoré, maladroit et changeant. Même à Bougouni dans son fief électoral, le parti continue de bégayer. Ses sorties pour colmater les brèches n’ont pu éviter à la Ruche de s’assombrir. Comme s’il était une malédiction pour le parti. C’est sous son règne que le laisser-aller, l’immobilisme, la mendicité politique ont pris corps ici. Et pour sauver les Abeilles, plusieurs noms sont cités parmi lesquels Adama Sangaré (commune III) et Abdel Kader Konaté (Koro) deux grands mobilisateurs, Moustapha Dicko (Mopti), Marimantia Diarra (Diéma) et Mahamadou Cissé « Bagagnoa », des figures de proue et barons de l’ADEMA. Sans oublier certaines têtes pensantes comme Madame Conté Bamako), Yaya Sangaré (Yanfolila) et autres Noupounon Diarra, la liste n’est pas exhaustive… l’ADEMA étant truffée de cadres.
Toutes ces personnes ont la qualité et la capacité requise à porter haut le flambeau du parti. L’ADEMA a besoin de se réconcilier avec elle-même. Certes, le parti soutient la Transition et les actions salvatrices en cours mais souhaite dans les meilleurs délais la tenue des élections, pour un retour à la vie constitutionnelle normale.
Issiaka SIDIBE
Source: Le Matinal