Extrémisme et menace à la liberté religieuse : Musulmans et chrétiens dénoncent les attaques contre l’islam 

Des milliers de personnes ont manifesté dans la capitale le 4 novembre 2022 pour dénoncer des actes blasphématoires contre l’islam, Photo fourni par LE MATIN

Pour protester avec énergie contre des attaques verbales et blasphématoires (profanation du livre saint) contre la religion musulmane, des millions de personnes, principalement des musulmans et quelques responsables chrétiens ont manifesté le vendredi 4 novembre dernier au Boulevard de l’Indépendance.

Qui touche aux croyances, touche à la vie ! C’est pourquoi la mobilisation a été extraordinaire pour fustiger cette tendance à l’intolérance et au radicalisme. «Non aux propos blasphématoires » ou encore « Le coran est sacré, le prophète (PSL) est intouchable » ou encore « J’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah et Mohamed est son envoyé.» sont là quelques messages brandis par certains des manifestants. Ce a dopé le moral du porte-parole, Mamadou Diamoutani, non moins secrétaire général du Haut Conseil Islamique du Mali (HCOM), l’organisation initiatrice de la manifestation, qui a bénéficié du soutien des responsables chrétiens et même des défenseurs des droits humains.

« Le Haut Conseil Islamique exhorte les pouvoirs publics à mettre rapidement un terme aux activités de toute personne ou groupe de personnes jugées blasphématoires contre la religion, et généralement menées au nom d’une compréhension erronée de la liberté d’expression et de la laïcité », a déclaré Mamadou Diamoutani. Il ajoutera que le Haut Conseil Islamique lance un appel à tous les médias, dans un souci de préservation de la paix sociale et du renforcement du bon-vivre ensemble au Mali, à ne pas être les vecteurs de transmission de la haine contre l’Islam. Il a aussi appelé les musulmans « à la retenue, au respect de l’autorité religieuse dans la gestion d’une telle situation, conformément au renseignement de l’Islam.»

Complot concocté à l’international ?

Pour la même cause, le président du HCIM et Guide des Anars, Ousmane Chérif Haïdara invitera les différentes confréries musulmanes à l’union sacrée en respectant scrupuleusement les principes édictés par l’Islam. Car, relève-t-il, la division est un facteur de déstabilisation de cette religion, qui ne saurait se laisser faire. « Je jure par Dieu que c’est un complot concocté à l’international. La première phase a consisté à payer des jeunes pour s’attaquer et diffamer les leadeurs musulmans.  Certains de ces jeunes m’ont fait cette confidence. Aujourd’hui, qui est ce responsable qui n’a pas été vilipendé, s’est-t-il interrogé».  

A en croire ce leader religieux musulman très respecté, ce à quoi on assiste qui est condamné par tout le monde est une autre phase de la manipulation et de la conspiration orchestrée par de lugubres mains extérieures. Mais, conseille-t-il, pour  contrer ce fléau, outre la cohésion, il faut de la fermeté. Car, un pays voisin avait connu  une situation semblable. Mais, l’auteur n’a été sauvé que  de justesse en se rendant chez les forces de l’ordre. Ce, après le saccage de tous ses biens. « Aujourd’hui, notre division  nous porte préjudice. J’ose espérer que nous allons cheminer dans l’union », conclura le Président du Haut Conseil islamique.

Signalons que ce blasphème diffusé sur les réseaux sociaux ont suscité de vives protestations dans tous le pays et des actions judiciaires sont en cours pour décourager de telles velléités extrémistes préjudiciables à la cohésion et la paix sociales.

Abréhima GNISSAMA