Au cours de cette conférence de presse, l’Amnesty international a rallié la position des associations et organisations pour la défense des démunies au Mali, qui luttent contre les déguerpissements et les expropriations qui ont cours dans notre pays. Selon les estimations de l’ONU-Habitat rapportés par le conférencier, Hamidou Diakité, secrétaire à l’organisation de l’Amnesty Mali, 60% des villes africaines sont composées de bidonvilles, fondés pour la plupart sur des arrangements fonciers informels. Les habitants de ses quartiers ne jouissent d’aucune sécurité d’occupation, ils sont du coup, susceptibles d’expulsions de force et d’autres types de violations des droits humains. Toujours selon lui, à travers l’Afrique, des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants vivant dans les bidonvilles et des quartiers informels peuvent être expulsés à tout moment sans notification suffisante ni consultation préalable et sans aucune proposition de solution de relogement.
Pour le secrétaire à l’organisation d’Amnesty international, cette conférence ministérielle africaine sur le logement et le développement urbain « vise à déterminer des actions concrètes pour garantir une sécurité d’occupation à toutes les personnes vivant dans les bidonvilles et les quartiers informels d’Afrique et à les protéger des expulsions forcées ». Son organisation en appelle tous les gouvernements d’Afrique à promouvoir l’urbanisation durable en respectant, protégeant et concrétisant le droit à un logement décent. Elle invite aussi les Etats à prendre des mesures immédiates afin de garantir un degré minimum de sécurité d’occupation à toutes les personnes qui ne bénéficient pas d’une telle protection, en consultant véritablement les populations concernées ; de faire cesser les expulsions forcées et adopter des directives relatives aux expulsions qui soient conformes au droit international en matière de droits humains et qui reposent sur les principes de base et directives des Nations Unies sur les expulsions forcées et les déplacements liés au développement.
Elle a également demandé aux autorités publiques de veiller à ce que les habitants des bidonvilles aient accès, au même titre que le reste de la population, à l’adduction d’eau potable, aux installations sanitaires, aux soins médicaux, au logement, à l’éducation, et faire en ce que le maintien de l’ordre dans ces quartiers s’effectue dans le respect des droits humains ; garantir la participation active des personnes vivant dans les bidonvilles aux processus de revalorisation, de planification et de budgétisation qui ont un impact sur leur vie et enfin de lutter contre la discrimination dont sont victimes les femmes quant à l’accès au logement et aux terrains.
Il faut noter aussi que ce processus s’inscrit dans le cadre de la campagne mondiale d’Amnesty international sur « Exigeons la dignité », qui sera lancé le 28 novembre prochain au Mali, il vise à mettre fin aux atteintes des droits humains.
Oumar Camara
Indicateur Lundi 22/11/2010