Les détracteurs du projet d’exploration de l’uranium à Faléa (fruit de la politique de diversification des ressources minières du chef de l’Etat) ont vite brandi des menaces de contamination des populations locales. Dans cette campagne, ils ont bénéficié de soutiens de choix en la personne de l’ancienne magistrate et désormais eurodéputée Europe Ecologie, Eva Joly et ses camarades.
Au cours d’une récente visite dans notre pays, elles ont affirmé dans une conférence de presse avoir reçu du président de la République la garantie de l’arrêt des travaux d’exploration. Pour mettre fin à cette polémique, le ministère des Mines a organisé le 20 mai 2011 une visite de terrain sur le site. Au cours d’une rencontre avec la population et la société exploratrice, Rockgate, actionnaire de Delta-Exploration qui a obtenu en 2007 son permis de recherche à Faléa pour l’uranium, le cuivre et l’argent et l’or et qui a conclu à forte teneur d’uranium a été découverte en 2009, le ministre des Mines Amadou Cissé, dira que « le gouvernement, pour quelque raison que ce soit, ne prendra pas le risque de s’aventurer dans un projet qui puisse nuire à ses citoyens ».
Il a assuré que même en cas d’exploitation, elle sera souterraine. Et d’ajouter que l’uranium, à l’état naturel, n’est pas nocif. Sa radioactivité commence à partir du moment où on l’enrichit. Ce qui ne se fera pas au Mali. La radioactivité, a-t-il expliqué, existe de façon naturelle partout dans le monde. Il a invité la société Rockgate et les populations à un dialogue permanent autour de ce projet de développement, gage de stabilité.
Aux dires du gérant de Rockgate, Pierre Saad, le Mali offre un environnement de classe mondiale en matière de recherche minière. C’est pourquoi, sa société n’a pas hésité à investir dans l’exploration de l’uranium à Faléa où Rockgate a déjà investi plus de 10 milliards de F CFA dans la recherche et les projets de développement (réhabilitation de salles de classe, projet de construction sur la Falémé…).
A ce jour, a-t-il indiqué, 59 jeunes de Faléa travaillent sur le site. Il a ajouté que des experts doivent quitter l’Afrique du Sud pour des études environnementales à Faléa. Ils devront aussi avoir des entretiens avec les autorités maliennes.
Quant au maire de la localité, Mallé Camara, il a démenti les rumeurs selon lesquelles l’exploration a déjà fait des victimes à Faléa. A l’en croire, les prétendus animaux morts, l’ont été dans d’autres conditions et leurs viandes ont même été consommées sans danger.
Pour sa part, le chef de village, Daga Kéita dit avoir confiance aux autorités du Mali et reste serein. Il dit être convaincu que le gouvernement va toujours décider dans le sens de leurs intérêts.
A l’issue, les différentes parties espèrent vivement la fin des tiraillements pour que se déroulent sereinement les recherches d’exploration et plus tard l’exploitation de l’uranium au grand bénéfice du Mali dont les réserves d’or ont commencé à s’épuiser.
Abdoul Karim Maïga
Le National 23/05/2011