Animée par Mme Fabienne Diakité Grojean, représentant de l’ECPAT Luxembourg au Mali, le substitut général à la cour d’appel de Bamako et par Ayouba Gouanlé, directeur adjoint de la Direction nationale de la protection de l’enfant et de la femme, cette conférence de presse a été une occasion de traiter du sujet grave de la maltraitance des enfants, notamment de leur exploitation sexuelle tout simplement et surtout à des fins commerciales.
Mme Fabienne Diakité Grojean a indiqué que la conférence de presse vise à informer les Maliens sur l’existence d’un fléau qui prend de plus en plus d’ampleur dans le monde. « Nous souhaitons que chacun s’engage à lutter pour que soit mis fin à ces crimes perpétrés sur les enfants qui les plongent dans une souffrance incommensurable, laissant des traces indélébiles de cette prédation tout au long de leur vie », a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter que le projet « Rompre le silence autour des enfants vulnérables et/ou victimes d’exploitation sexuelle et d’exploitation sexuelle à des fins commerciales au Bamako » va œuvrer pour que soit entendus, reconnus et surtout respectés les engagements des pays dans le cadre des Conventions et Accords internationaux relatifs aux droits des enfants.
Démarré en août 2011 et prévu pour prendre fin en juillet 2014, le projet de 645 099 544 FCFA est financé à 75% par le ministère des affaires étrangères du Grand Duché de Luxembourg et par ECPAT Luxembourg à 25%. Son objectif global est de contribuer à réduire les risques liés à l’exploitation sexuelle et à l’exploitation sexuelle à des fins commerciales des enfants au Mali.
En l’absence de statistiques fiables, Mme Fabienne Diakité Grojean a indiqué que les enfants vulnérables et en situation de danger sont notamment les enfants en situation de rue, c’est-à-dire ceux qui vivent dans la rue et travaillent dans la rue, les enfants migrants, les aides ménagères, les vendeuses ambulantes, les enfants de familles recomposées, ou de familles séparées. Selon elle, le projet sera exécuté dans les régions de Ségou, Sikasso, Mopti, Kayes et le District de Bamako, par des 6 ONG maliennes : l’Association jeunesse et développement (AJDM), l’ONG Sinjiya-Ton, Avenir enfance du Sahel (A.V.E.S), Soutoura, Groupe de recherche action Droits de l’enfant au Mali (GRADEM) et le Centre de psychologie et d’appui à la promotion de l’enfant et de l’adolescent (CPAPEA).
Pour sa part, Ayouba Gouanlé est intervenu pour rappeler que le niveau d’un pays se mesure à l’attention qu’il accorde à ses enfants, à leur santé et à leur sécurité, à leur situation matérielle, à leur éducation et à leur socialisation. Quand au substitut général au près la cour d’appel de Bamako, il a estimé que l’Etat a le devoir sacré de protéger les enfants.
Mais, il pense que la justice seule ne peut pas réussir dans la circonscription du mal. Pour cela, dans le sens de rompre le silence autour de cette forme de criminalité sexuelle dirigée contre l’enfant, il a invité la population à la collaboration pour que tous les criminels soient traqués jusque dans leur dernier retranchement.
Assane Koné