Parlant en sa qualité de président du groupement patronal des commerçants, son intervention a porté sur les exonérations distribuées à la pelle aux commerçants par le gouvernement. Tout en s’érigeant contre cette pratique, Bakoré Sylla aurait plaidé pour que ces droits soient accordés aux seuls opérateurs du secteur concerné. S’adressant ainsi au nouveau ministre de l’Industrie, de l’investissement et du Commerce, Mme Sangaré Niamanto Bâ, Bakoré Sylla l’a invité à n’accorder des exonérations de sucre, d’huile, de riz ou de farine qu’à des importateurs connus du secteur, excluant ainsi tous les autres considérés comme petits, comme si tout bon commerçant ne débutait pas par être d’abord détaillant.
En réalité, c’est par le monopole de fait entretenu par ces types d’opérateurs égocentriques de la trame de Bakoré, que le marché reste toujours tendu, et jamais la libre concurrence n’apportera le soulagement des consommateurs en ramenant les prix à leur portée.
Les autorités maliennes doivent murement réfléchir sur un plan d’exonération et rendre la pratique plus démocratique, pour que les petits poissons puissent devenir grands. Si les autorités devaient suivre Bakoré Sylla, lui seul continuerait de bénéficier des exonérations sur le riz. Selon son propos, il s’agit d’accorder cette exonération aux seuls importateurs du riz ; et comme dans ce secteur, il est l’incontestable patron, si les autorités lui concédaient comme sollicité auprès de Mme Sangaré Niamanto Bâ, il resterait le seul à en bénéficier.
La sortie de Bakoré Sylla serait opportune, s’il n’était pas connu comme étant le plus grand profiteur du favoritisme, en ce qui concerne les exonérations au Mali. Selon certaines sources, lui seul bénéficierait, en tant qu’importateur, de plus de la moitié des exonérations accordées. Selon ces sources, courant 2010, il a bénéficié de 15 000 tonnes de riz exonérées. Cette faveur lui aurait été faite par le Directeur de Cabinet du Premier ministre, Makan Fily Dabo, et notifiée au département de l’Industrie de l’Investissement et du Commerce.
B. Daou
Le Républicain 05/05/2011