EXONÉRATION DE 4 USINES A BAFOULABÉ: Des milliards de manque à gagner pour la mairie

A cause de l’exonération par l’Etat du Mali de quatre (4) usines, la mairie de Bafoulabé, dans la région de Kayes, en plus du problème environnemental, essuie une perte annuelle de plus d’un (1) milliard de FCFA. C’est du moins l’information recueillie lors de la tournée régionale initiée par l’Union des journalistes reporters du Mali (Ujrm), dans ladite localité.

En plus de la pollution industrielle qui impacte sur l’Homme et l’environnement, le maire de Bafoulabé, Kandé Doucouré, regrette la non-employabilité des jeunes par les quatre (4) usines. Il s’agit de la Cimenterie de Gangotri Diamond Cement Mali, la Carrières et Chaux du Mali (CCM), les deux usines Stones (carreaux et chaux).

Implantées dans la zone et exonérées par l’Etat depuis bientôt dix (10) ans, les retombées de ces usines ne profitent nullement à la population de Bafoulabé, à en croire le maire. « Les 4 autres usines installées chez nous ne profitent aucunement à la commune parce qu’elles sont exonérées par l’Etat.

Alors que si les patentes étaient payées de manière régulière, chaque usine allait nous rapporter au moins 300 000 000 de francs CFA par an. Une perte énorme pour nous », indique le maire.

Pour lui, les textes autorisent l’Etat à exonérer les usines mais en contre partie, il assure le remboursement des collectivités. Chose qui n’a jamais été le cas.

Autre problème évoqué lors de la rencontre : l’arrêt des bacs fluviaux qui relient Kayes à Bafoulabé. « Vous avez constaté à votre arrivée le bac fluvial. Ce sont des bacs qu’on a reçus il y a au moins 20 ans. Ils sont trop vieux. L’Etat qui les gère avait promis de renouveler les moteurs. Mais jusqu’à présent, que dalle. Aujourd’hui, ils sont tous en panne ». Pour lui, la seule alternative durable serait la construction de deux ponts sur les deux fleuves.

D’ailleurs, c’était un projet piloté par le régime de feu Amadou Toumani Touré en 2012. Les jalons avaient été posés, des bornes ont même été réalisées. « On nous a dit à l’époque que c’était le coup d’Etat qui avait freiné la réalisation du chantier. Le ministre des Transports et des Equipements d’alors nous avait dit que des partenaires ont financé le projet de la construction du pont mais que les fonds ont été injectés dans l’effort de guerre. On n’en parle plus », déplore-t-il.

A noter qu’au-delà de ces difficultés énumérées, l’arrêt du train voyageur a frappé de plein fouet l’économie des villes qui entourent la première région administrative du Mali.

Abdrahamane Baba Kouyaté, de retour de Kayes

DiasporAction