D’une manière générale l’examen s’est déroulé dans le calme. En tout cas, dans les lycées sillonnés par notre rédaction aucun incident majeur n’a été constaté. Les épreuves se sont déroulées dans une atmosphère bon-enfant. Aux niveaux de centres comme le lycée Askia Mohamed, l’ECICA, le lycée Alfred Garçon, le lycée Technique, le CADES, aucune irrégularité n’a été signalée ni constatée. Et, selon les acteurs impliqués dans l’organisation de cet examen, les sujets n’ont fait l’objet d’aucune fuite et la moindre fraude n’été décelé en notre présence. Pour les élèves interrogés, les sujets étaient également abordables. Les surveillants et les élèves ont respecté scrupuleusement les consignes données pour le bon déroulement des examens. Le BAC de cette année pour le moment semble être une réussite dans l’ensemble.
– Le sort des candidats au DEF de Kangaba dans l’impasse
On ne saurait dire autant du DEF des 8 et 10 juin 2011. Cet examen a été marqué par des fraudes à grande échelle. Il a été même jugé opportun d’opérer des changements de dernière minute pour certains sujets. Encore fallait-il être informé à temps. Et pour cause : certains établissements du CAP de Kangaba n’ont pas suivi les consignes de remplacement de sujets, faute de moyens de communication adéquats.
Dans ces écoles éloignées, les sujets rejetés par le ministère de l’Education et de l’Alphabétisation ont été retenus pendant toute une journée et les responsables desdits établissements s’inquiètent à juste raison du sort de leurs candidats. Quel sort sera-t-il réservé à leurs élèves ? Difficile d’en juger pour l’heure mais on peut quand même songer à déterminer l’origine des cas de fraudes massives. Un doigt accusateur est ainsi pointé sur certains responsables scolaires quand on sait que ce sont eux qui organisent et choisissent les sujets. Ce qui prouve encore que les problèmes de l’école malienne sont très profonds.
– Des candidats piégés par les sociétés de téléphonie
Un élève serait-il prêt à utiliser toutes les astuces pour réussir son examen ? En tout cas, pour la plupart des candidats, tous les moyens sont bons pour ce faire. Selon des informations confirmées par certains candidats, les services de messagerie auraient joué un mauvais tour aux candidats aux usagers du téléphone mobile à des fins licencieuses. Comment ? De manière assez simple. Voilà donc ce qui se serait réellement passé Lorsqu’ils prirent connaissance des sujets d’examen, certains candidats s’étaient entendus avec des complices pour leur recevoir des sujets qu’ils devaient se charger de traiter et de renvoyer à leurs correspondants candidats.
Bien sûr par message. Après avoir donc envoyé les sujets à leurs complices, les candidats rusés attendaient au départ tout bonnement, mais l’attente commençait à se faire longue et de plus en plus ennuyante. Ils voulurent pendre leur mal en patience, mais ça devenait intenable. Les réponses ne tombaient toujours pas. Pourquoi ? Difficile de le savoir exactement ? Est-ce des problèmes de réseau qui ont fait que les messages sont restés bloqués ? Cette hypothèse ne semble pas tenir, puisqu’au même moment des messages normaux passaient sans problème.
La question qui vient donc à l’esprit est de savoir si les messages se rapportant aux sujets du Bac n’ont pas été spécialement bloqués par les services de téléphonie mobile. Et si tel était le cas, les sociétés de téléphonie auraient agi de cette manière de leur propre gré ? En tout cas, il est fort probable que la main des sociétés concernées était derrière cet acte. Pour preuve : immédiatement après les épreuves, tous les messages tant attendus par les candidats sont arrivés à leurs destinataires respectifs. On peut donc imaginer l’énorme déception vécue par les malheureux candidats. Peuvent-ils s’en prendre à quelqu’un ?
Alou Keïta, Stagiaire
Aurore 20/06/2011