En effet, les assaillants, dirigés, semble t-il, par les hommes d’Iyad Ag Aghaly, avec à leur tête le Colonel M’Bam Ag Moussa, plus connu sous le nom de «Bamoussa», soutenus par des revenants de la Lybie, avaient intercepté, le week-end dernier, le convoi de ravitaillement d’Aguel-Hoc, privant ainsi les militaires de nourriture durant quarante heures, avant de lancer l’assaut final du mardi. Résultat: le camp militaire est tombé entre leurs mains. Ils l’ont occupé comme un territoire conquis, oubliant superbement que l’armée du Mali a désormais des avions de combat qui peuvent frapper à tout moment.
C’est donc avec une grande surprise pour les bandits armés que l’armée de l’air a pilonné, tôt ce mercredi 25 janvier, la caserne d’Aguel-hoc. Selon plusieurs témoignages, il y aurait une quarantaine de véhicules calcinés et des dizaines de corps. Le Colonel Gamou et ses hommes ont également quitté Kidal pour Aguel-hoc, où ils ramassaient, au moment où nous mettions sous presse, des cadavres. Il y aurait eu un véritable carnage. Il est difficile, nous a-t-on dit, de préciser le nombre de morts du côté des assaillants, dans la mesure où ils les ramassent et fuient avec.
L’équipe de Gamou a également subi des pertes en vies humaines, puisque les assaillants qui ont pu s’échapper ont eu un accrochage avec les éléments de l’armée malienne, faisant quelques victimes. C’est ainsi qu’on apprendra que le neveu du douanier Metti Ag Mohamed Rhissa est décédé au cours des combats.
Une chose est certaine: Aguel-hoc est contrôlée par le Colonel Gamou et ses hommes. Ménaka a été libérée par le chef de la région militaire de Gao, le Colonel Didier Dacko, contrairement aux premières informations, selon lesquelles l’assaut avait été lancé par Ould Meydou. Ce dernier, très engagé et courageux, a plutôt évité une embuscade tendue par les bandits armés à Aguel-hoc, la semaine dernière. La rumeur disait même qu’il était blessé, ce qui a été démenti officiellement par l’intéressé lui-même.
Il faut donc rendre hommage au Colonel Didier Dacko, qui est toujours à Ménaka, exposé à des tirs lointains des «rebelles» qui sont semble-t-il à 54 km de la ville. Ils avancent puis se replient. Ils font des va et vient et bougent beaucoup.
Didier et ses hommes contrôlent bien la ville et multiplient les patrouilles dans les environs, sans s’aventurer trop loin. Ils occupent, nous a-t-on dit, une bonne position leur permettant de voir, grâce une colline située dans la périphérie de la ville, l’ennemi à plusieurs kilomètres.
Ce qu’il faut savoir, ce que les Oulemedens, les Ichnidharans et les Imgads venus de Lybie combattent auprès des éléments de l’armée malienne. Depuis le déclenchement des hostilités, le 17 janvier dernier, ils se sont lancés dans le combat, sans aucune condition. C’est bien l’un d’eux, en l’occurrence le Lieutenant-Colonel Mohamed Ag Akily, qui a conduit la mission difficile sur Tiderman, cercle de Ménaka, bastion des Chamanamass, dont une bonne partie est engagée contre la patrie malienne. Aux côtés de ceux-ci, il y a des Idnans et des Ifhogas. Ces assaillants constituent une minorité perturbante au sein de leurs communautés respectives.
Les combats continuent. Les bandits armés sont en train de se renforcer et le pire est à venir. En tout cas, l’armée est décidée, cette fois-ci, à en découdre avec ces gens, qui ne savent pas ce qu’ils veulent et qui compromettent dangereusement le développement amorcé des régions Nord du Mali. A suivre.
Chahana Takiou
22 Septembre 26/01/2012