Evolution de la période transitoire: Qui veut surcharger  la transition pour la prolonger?

Comment parvenir à créer, opérationnaliser l’organe unique de gestion des élections, passer par un référendum constitutionnel, des élections locales, législatives et présidentielle d’ici février 2022 ?

Décidément, l’on a du mal à croire que Choguel Kokalla Maïga va se satisfaire d’une période transitoire restante de seulement 8 petits mois !

Ce, d’autant que l’on sait aujourd’hui que l’ex-patron du comité stratégique du M5-RFP avait cherché, depuis le début de la lutte pour renverser IBK, à devenir chef du gouvernement.

Son calcul ne pouvait donc être de diriger un gouvernement de transition pour une durée de moins d’un an !

A présent que cet objectif recherché est atteint, l’on imagine aisément que le Premier ministre ne ménagera aucun effort pour que son séjour à la tête du gouvernement se prolonge un tant soit peu.

Surtout que les avantages et privilèges afférents à ce poste juteux et stratégique de chef du gouvernement (avec des fonds de souveraineté de plusieurs dizaines de millions F CFA par mois) ne déplairont à personne.

Pour donc mettre tout en œuvre pour faire constater la nécessiter de prolonger la transition, il faut simplement au chef du gouvernement de consacrer la gouvernance à plusieurs chantiers, mêmes les moins urgents.

Sinon, comment peut-on envisager une « moralisation de la vie publique » en huit mois ?

Comment concevoir tenir des assises nationales bis repetita (il y a déjà des concertations nationales au début de la transition), entrevoir un agenda électoral comportant un référendum constitutionnel, des élections locales, régionales, législatives et présidentielle en l’espace du temps si limité restant à la transition ?

Pourquoi envisager la rédaction du texte de la nouvelle Constitution par des Maliens, alors qu’il y avait déjà un avant-projet de Constitution à améliorer le cas échéant ?

Il apparaît clair que si le Premier ministre se donne autant de chantiers, cela lui facilitera une rallonge de la période transitoire. Rallonge qu’il n’hésitera pas à négocier en organisant, opportunément, un forum avec les forces vives. Non sans leur présenter qu’il faut un peu plus de temps pour que la situation sécuritaire du pays s’améliore davantage, avant de pouvoir tenir les élections. 

C’est dans ce sens que, aguerri à la dénonciation et au rôle de sentinelle, le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) vient de monter au créneau en fustigeant la volonté de Choguel de prévoir de « longs arrêts de jeu » à sa gestion des affaires de la Cité.

Cri de dénonciation que d’autres forces politiques et associatives s’apprêtent à relayer.

Ce sont là des inquiétudes et accusations qui doivent être rapidement dissipées pour donner plus de chance au processus de sortie de crise du pays.

Baba Djilla SOW