Après les condamnations de part et d’autre comme voudrait le principe universel, ces crimes contre l’humanité (Aguelhok) restent encore impunis. Et ceux du 17 mai dernier risqueraient de connaître le même sort malgré la «bonne volonté» affichée par la Communauté internationale après la traditionnelle condamnation. Plus que rechercher les auteurs des assassinats du 17 mai dernier et les traduire devant les juridictions compétentes, la Minusma et Serval présents à Kidal dans le cadre du maintien de la paix, ne pouvaient-ils pas empêcher ces crimes odieux perpétrés par des bandits armés contre nos concitoyens ? Comme le dit un l’adage : «Mieux vaut prévenir que guérir».
En effet, dans une interview accordée au quotidien national «L’Essor», le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et chef de la Minusma, en condamnant fermement les événements violents survenus samedi à l’occasion de la visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal qui ont provoqué la mort d’une trentaine de personnes, notamment des fonctionnaires de l’Etat froidement assassinés par les éléments du Mnla et leurs complices terroristes, Bert Koenders a saisi l’occasion pour présenter ses condoléances aux familles endeuillées et promis que les responsables de ces atrocités seront vite recherchés et traduits devant les juridictions compétentes. «Ce qui s’est passé est inacceptable sur tous les plans. Les responsables de cet acte barbare et irresponsable seront recherchés dans un bref délai et traduits en justice. Je m’engage à apporter tout le soutien possible dans ce sens», a-t-il assuré.
Ces propos du patron de la Minusma sont loin de rassurer les populations qui ont du mal à comprendre que malgré la présence des militaires de la Minusma et de Serval, ces groupes armés ni foi, ni loi, aient pu commettre des actes aussi crapuleux comme ceux-ci, après le massacre d’Aguelhok qui reste gravé dans la mémoire collective des Maliens. En tout cas, il doit savoir que la poursuite judiciaire contre les auteurs de ces crimes, dont il parle, sonne à l’oreille du citoyen lambda comme des refrains auxquels il n’accorde plus d’importance.
Après cet acte odieux et barbare, il appartient à la Minusma de jouer tout son rôle de force d’interposition afin que, plus jamais, on assiste à de tel massacre, synonyme de déclaration de guerre contre notre pays. Comme l’a dit le Premier ministre, Moussa Mara : «Entre amis, il faut se dire certaines vérités». Il est clair que la Communauté internationale a beau se justifier sur les événements tragiques que la ville de Kidal a connus le samedi dernier, les autorités maliennes et l’opinion publique nationale ne peuvent pas s’empêcher de pointer un doigt accusateur sur sa passivité qui a permis à ces groupes armés et autres jihadistes de continuer avec les manœuvres jusqu’à vouloir empêcher le Premier ministre d’atterrir dans cette partie du territoire national.
Et le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a été clair dans son message. Selon IBK, plus jamais, une délégation de l’Etat ne sera prise à partie à Kidal. «Je ne laisserai pas ces mouvements armés, certains qualifiés de terroristes, d’autres désignés de manière commode comme rebelles, mais tous, réunis et solidaires à nouveau, comme ils le furent lorsqu’ils perpétraient, ensemble, l’horreur d’Aguelhok, mais tous, de connivence avec le narcotrafic international, je ne les laisserai pas, disais-je, continuer à faire la loi, ni à Kidal, ni dans une autre partie de notre territoire», a déclaré IBK dans son adresse à la Nation. Le président IBK de poursuivre : «Je vous fais le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis».
Pour manifester tout leur soutien aux autorités de notre pays, des milliers de personnes sont descendues dans les rues à Bamako comme dans d’autres villes pour dénoncer la complicité entre Serval, Minusma et les groupes armés.
Zakariyaou Fomba
Le Débat 2014-05-26 11:57:14