Le 15 juillet 2016, la salle de conférence de la Maison de la Presse a servi de cadre à une conférence de presse organisée par l’Opposition politique dite républicaine et démocratique suite aux évènements douloureux et regrettables du 12 juillet 2016 à Gao. En lieu et place d’une compassion à l’intention des mouvements des jeunes, des familles endeuillées et des blessés, l’opposition n’a fait que vilipender le président de la république et son gouvernement comme si tous leurs responsables étaient des hommes parfaits.
D’entrée de jeu le principal conférencier qui n’est d’autre que le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé, a directement tenu le gouvernement seul responsable des événements douloureux survenus le 12 juillet dernier dans la cité des Askia. Pour lui si le président de la république, Ibrahim Boubacar Keita et son gouvernement les avaient écoutés depuis le début du processus de paix et de réconciliation, il n’y aurait pas ces morts et blessés du 12 juillet 2016.
Mais les maliennes et les maliens n’ont pas une mémoire courte car il y a eu des morts, des blessés, des exils forcés lors de la mise en application des accords de paix signés lors des crises précédentes lorsqu’ils avaient eu à gérer ce pays dans un passé récent de l’histoire démocratique du pays jusqu’au coup d’état du 22 mars 2012. A entendre l’Opposition ces morts et blessés du 12juillet 2016 sont dû à l’aveuglement, a l’entêtement et à l’autisme du gouvernement.
On pouvait les donner raison si une forte délégation gouvernementale ne s’est pas rendue à Gao pour rencontrer ces mouvements de jeunes. Mais tel ne fut pas le cas en témoigne le communiqué conjoint signé entre les différentes parties. En plus de cela l’hôpital de Gao a bénéficié d’un soutien financier pour prendre gratuitement tous les blessés sans oublier des sommes conséquentes pour les familles endeuillées.
Comme une allure de campagne électorale, les différents conférenciers à savoir Modibo Sidibé du parti FARE, Tiéblé Dramé du PARENA, Sadou Diallo du PDES, Soumaila Cissé de l’URD, ont passé tout au long de la conférence de presse à accuser le président de la république et son gouvernement de tous les péchés d’Israël tout simplement leurs préoccupations n’ont pas été prises en compte comme s’ils avaient pris en compte toutes les préoccupations de l’Opposition d’alors menée par Oumar Mariko, président du SADI.
Aujourd’hui il ne fait aucun doute que ce qui s’est passé à Gao est triste et regrettable parce qu’il y a eu mort d’homme. Du coup l’heure devrait être au deuil, au recueillement, à la méditation et à la prière pour les morts et blessés et non à la polémique. Pour bon nombre d’observateurs, l’Opposition devrait faire profil bas (ne serait-ce du temps du deuil) à travers une marche funèbre à la mémoire des disparus et apporter des soutiens matériels et financiers aux jeunes et aux familles endeuillées de Gao pour leur réconfort moral, psychologique, physique et mental.
Pour démontrer toute l’hypocrisie de l’Opposition vis-à-vis des manifestants de Gao, le communiqué final le démontre car il n’a été mentionné nulle part dans ce dit communiqué une demande adressée aux plus hautes autorités l’observation d’un deuil national où l’annonce d’une prochaine visite dans la cité des Askia comme l’a fait le gouvernement et comme s’apprête à faire le Collectif des ressortissants du Nord(COREN). Selon nos informations proches du collectif, une quête est en cours pour collecter de l’argent pour aller soulager les familles endeuillées et les blessés. Mais ce qui préoccupe l’Opposition c’est se saisir de cette situation éplorée pour régler ses comptes au président de la république et son gouvernement pour se procurer une plus value politique perdue auprès de l’électorat malien. « Nous lançons un appel les forces vives de Gao afin d’éviter les divisions et préserver leur unité sans laquelle elles ne pourraient prendre toute leur part dans la défense de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire » pouvait-on lire dans le communiqué. Mais c’est que l’opposition doit savoir c’est que les forces vives de Gao ont été toujours unies en témoigne leur résistance lors de l’occupation de la ville par les bandits armés au moment où les responsables de l’opposition se coulaient la douce à Bamako et à l’extérieur.
Abdoul Karim Konaté