L’institut Universitaire de gestion (IUG) figure parmi les instituts d’enseignement supérieur les plus prisés par les maliens notamment les jeunes détenteurs du Bac. Le dernier test d’entrée en est la parfaite illustration. Pour un besoin de 800 places, il y a eu plus de 7 000 dossiers de candidature. Mais aux dires du directeur général, Dr Badra Macalou, l’institut est aujourd’hui dans une décrépitude. Car depuis quelques années, il s’est installé durablement dans la crise du fait des conséquences conjuguées de la gouvernance à l’interne et des relations très souvent tumultueuses avec la hiérarchie autour de la gestion de l’UFP (Unité de formation professionnelle).
L’ouverture des travaux a été faite par Adama Ouane, représentant le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en présence du président du conseil de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (Ussgb), Pr Amadou Diallo, du Recteur de l’Ussgb, Pr Samba Diallo, du représentant des comités syndicaux de l’Iug, Pr Alassane Sidibé.
La dégradation, selon le Dr Badra Alou Macalou, qu’elle soit physique, liée aux infrastructures, ou pédagogique, est partout perceptible. L’état de démotivation et de démobilisation élevé du personnel enseignant qu’administratif et technique, fonde et renforce chaque jour des pratiques qui s’enracinent.
C’est dans cette optique, ajoute Dr Badra Macalou, conformément à la feuille de route que j’ai présenté à ma prise de fonction il y a six mois, que le présent atelier dénommé «autodiagnostic-Etat des lieux de l’IUG » est organisé du 7 au 9 février 2017, à l’Amphithéâtre préfabriqué de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Fseg).
L’atelier vise de globalement à produire un document de référence sur l’état des lieux, daté, de l’IUG. Plus de 150 personnes de Bamako comme de l’intérieur participent à cette réflexion. Selon Dr Badra Macalou, tous les domaines qui structurent la vie de l’institut sont concernés à travers différentes thématiques, sept au total: gouvernance, questions institutionnelles, de réforme et relations avec la hiérarchie; analyse de filières, des licences et des départements; questions pédagogiques (plaquettes, programmes, mise en œuvre du LMD); environnement, infrastructures et conditions de travail; analyse des cours à distance; coopération interuniversitaire, recherche et masters professionnels; question sociales, culturelles, sportives et de communication. Au regard des préoccupations spécifiques, dit-il, deux sous thèmes ont été érigés en thématiques entières.
Il s’agit de l’analyse de la filière hôtellerie et tourisme qui connaît un surcroit de difficultés par rapport aux autres filières, et de l’insécurité et de la violence dans l’espace universitaire de l’IUG. Pour terminer il a salué l’effervescence qui s’est traduite par le ralliement massif des étudiants, de l’administration, du personnel technique et du personnel d’appui au projet.
Le représentant des syndicats de l’Iug, Pr Alassane Sidibé, s’est réjouit de la tenue dudit atelier pour faire l’état des lieux et éventuellement proposer des remèdes pour le redressement et la relance de leur cher institut qui a fait la fierté de bon nombre de citoyens maliens et même des pays africains.
«Mais à cause de la mauvaise gouvernance, la suspicion, la méfiance, les intérêts sordides et égoïstes, il a connu ces dernières années des soubresauts, le plongeant dans une crise récurrente», déclare Alassane Sidibé. Toujours dans la dynamique de prévenir les crises potentielles, dit-il, je propose de cette opportunité pour demander à la hiérarchie à tous les niveaux d’envisager la mise en place d’un cadre régulier de concertation avec les syndicats. Le représentant du ministre a invité les participants à se pencher sérieusement sur le sujet de l’insécurité et la violence afin de sortir de proposition pour endiguer ce fléau.
Hadama B. Fofona