Il est donc indispensable que des pays dirigés par des Présidents démocratiquement élus accueillent ou acceptent de recevoir sur leur sol des émissaires du putschiste Laurent Gbagbo.
Mais en analysant de plus près l’évolution de la situation politique en Côte d’ivoire et les agissements d’une grande majorité des dirigeants africains, ces derniers croient qu’en soutenant Gbagbo, ils pourraient se sauver la face en cas de répétition du cas ivoirien chez eux. Aussi, pour leurs propres intérêts, ils souhaiteraient voir Gbagbo continuer à « roter gras » dans « son Palais » de la Lagune Ebriée.
Pourquoi de telles idéologies de ces Chefs d’Etat dictateurs ? Parce qu’à l’avenir, ils pourraient s’attendre au même scénario ivoirien dans leur pays respectif. Déjà, le ton semble donné dans certains pays du continent, notamment en République centrafricaine, par le Général François Bozizé. Même s’il n’est pas considéré comme un dictateur logé à la même enseigne que Robert Mugabe du Zimbabwe, Idris Deby Itno du Tchad, Denis Sassou N’Guesso du Congo Brazzaville, Pedro Pirez du Cap Vert, Blaise Compaoré du Burkina Faso ; le Général Bozizé est tout de même parvenu à se maintenir au pouvoir en janvier dernier, à la faveur des élections présidentielles dans son pays.
Au vu de l’évolution de la situation dans les pays maghrébins, particulièrement en Tunisie et en Egypte, l’on comprend aisément que la Côte d’Ivoire ne fait pas partie du pré carré américain, car il est clair que si la Côte d’Ivoire était un pays qui regorge d’énormes intérêts américains, comme c’est le cas en Egypte ou en Tunisie, le feuilleton ivoirien serait clos depuis décembre dernier.
Le grand retard accusé par les grandes puissances internationales dans la gestion de la crise ivoirienne nous fait dire que la puissance coloniale française n’a plus ni poids ni influence sur les pays francophones d’Afrique. A l’état actuel, nul doute que seule la CEDEAO semble disposer d’arguments solides pour raisonner l’assassin Laurent Gbagbo. En tout cas, de l’avis d’observateurs avertis, seuls l’utilisation d’une force militaire pourrait faire quitter Laurent Gbagbo du Palais présidentiel.
Les sanctions économiques, les interdictions de voyager des membres du clan du Président sortant et autres sanctions pourront payer, mais comment et quand ? En attendant de trouver une solution à cette situation ambiguë, le clan Gbagbo reste toujours « en roue libre » pour tuer des Ivoiriens innocents.
Par Zhao Ahmed A. Bamba
Le Coq 14/02/2011