Dans un exposé complet, le Directeur du PIDRK a abordé le thème de la sécurité et du développement. Selon lui, la problématique revêt une importance capitale pour notre pays et les régions du Nord, en particulier. Car les notions de Sécurité et de Développement sont intimement liées et la corruption de l’une ou de l’autre met en péril la stabilité en général. Dans un bref aperçu de l’état des lieux, Daouda Maïga a souligné que «la Sécurité dans les régions Nord du Mali, à l’instar de la sous-région, est aujourd’hui une préoccupation et un enjeu à l’échelle planétaire». Les manifestations, selon le conférencier, en sont les différents trafics (stupéfiants, cigarettes, armes de guerre, êtres humains…), les rébellions liées à des crises sociales aux origines complexes et nombreuses et, plus récemment, à des groupuscules sectaires, qui arpentent une partie du Nord Mali et pratiquement toute la bande sahélo-saharienne.
Il a surtout soutenu que, malgré un bond notoire des actions de développement dans le Nord Mali en général, le constat est que beaucoup reste à faire, notamment en matière de désenclavement (routes, aéroports), d’infrastructures productives et sociales (hydraulique, exploitation des ressources naturelles, santé, éducation) et d’une meilleure gouvernance (administration adaptée, société apaisée, règne de l’ordre). Il ne faut guère occulter l’enrichissement notoire d’une certaine frange de la population et la constante progression d’une certaine intelligentsia, dont les revenus ne sont que très peu liés au système de production agro-pastoral et pastoral. Le Directeur du PIDRK a clos son exposé par un certain nombre de questionnements à toutes les couches socioprofessionnelles du Mali (élus, chefs coutumiers, chefs militaires et chefs de guerre, femmes, jeunes…).
Pour sa part, le Commandant Abdoulaye Macalou dira à l’auditoire «le PSPSDN n’impose pas les choix d’investissement à faire sur le terrain» et «tout était fait à partir des demandes formulées par les populations, à travers leurs élus». Par ailleurs, il a affirmé «les chantiers avancent bien, malgré certaines difficultés enregistrées ici et là».
Invité à la table des conférenciers, le Coordinateur du PSPSDN, Mohamed Ag Erlaf, a tenu à lever les doutes que certaines personnes entretiennent. Tout d’abord, en ce qui concerne la répartition du budget alloué au programme, Ag Erlaf a expliqué que «sur les 32 milliards, environ 20 reviennent à la région de Tombouctou». Concernant le financement des volets, 35% reviennent à la sécurité, 45% au développement, 15% à la gouvernance et environ 7% à la communication.
Pour ceux qui estiment que le PSPSDN se base trop sur la sécurité, son Coordinateur a répondu: «les casernes sont construites selon les besoins, car il faut sécuriser nos populations, il faut sécuriser nos hôtes». Pour les Maliens revenus de Libye, il a révélé qu’un accent particulier sera mis pour que «nos compatriotes puissent se réinsérer dans la société malienne». D’autres sujets, comme l’exploitation de la zone lacustre, ont animé les débats. Pour Ag Erlaf, «la bataille contre l’ensablement des canaux d’irrigation ne peut être gagnée en un seul jour. Mais il faut aussi que les jeunes acceptent de courber l’échine pour y travailler et non aller chercher la solution de leurs problèmes à l’étranger».
Paul Mben, envoyé spécial
22 Septembre 18/01/2012