Depuis un certain temps, l’Affaire d’escroquerie, d’imitation de signature et de faux contrats de l’opérateur économique Cheickné Sylla défraie la chronique. L’opposant au ministère de la Défense et des Anciens combattants (MDAC), cette affaire a déjà conduit M. Sylla en prison pour escroquerie, faux et usage de faux, imitation de signature et de faux contrats. Et malgré tout, des individus mal intentionnés œuvrent, dans l’ombre, à salir la réputation du DFM du MDAC qui est pourtant l’une des victimes de l’escroc.
Des faits accablants
Les faits sont têtus. L’opérateur économique Cheickné Sylla (qui se fait appeler pompeusement « Colonel ») dépose dans une banque de la place, la BCS, un premier contrat de 400 millions et un second de plus 300 millions de nos francs pour financement au nom de sa société, le Groupe motors leader Africa Sarl. Voulant vérifier l’authenticité de ces contrats, la BCS se fend d’une lettre adressée à la Direction des finances et du matériel (DFM) du département en question. Et il s’avère que lesdits contrats attribués au Ministère de la Défense et des Anciens combattants sont faux. Et cela est clairement signifié dans la lettre que le DFM a adressée à cet établissement financier.
Persistant dans ses errements, un complice de l’homme d’affaires ayant intercepté ladite lettre, a osé répondre à la place du ministre tout en imitant la signature et l’entête du département. En la matière, c’est bien le DFM ou son adjoint qui réplique, pas le ministre lui-même.
Aussi, les contrats déposés à la BCS, qui ne comportent aucun enregistrement des impôts, comportent tout de même des signatures imitées du ministre de la Défense, de son DFM et celle du délégué du contrôle financier.
La lettre du DFM du MDAC à la banque a donc vite mis en évidence l’escroquerie, le faux et usage de faux et l’imitation de signatures de l’opérateur économique Cheickné Sylla.
Recherché pendant plusieurs jours, suite à une plainte du ministre et de son DFM auprès du Pool économique et financier, il a fini par sortir de sa cachette pour être mis sous mandat de dépôt. Lors de son audition par le juge, il a reconnu avoir fait usage de faux, même s’il essayait de jeter l’opprobre sur un DFM, qui est l’une de ses victimes et non son complice. La lettre qu’il a adressée à la banque, et qui a permis de dévoiler le pot aux roses, atteste de sa bonne foi, plaide donc son innocence.
C’est Cheickné Sylla, qui a initié seul des faux contrats. C’est lui qui a fait faux et usage de faux. C’est le même qui a imité les signatures du ministre, de son DFM et celle du délégué financier. Alors question : pourquoi le DFM du ministère de la Défense et des anciens combattant aurait-il donné son aval pour des faux contrats avec imitation de sa propre signature alors qu’il pouvait faire un vrai ?
Un homme d’affaire véreux !
Il faut rappeler que, au moment où Cheickné Sylla se donnait à cœur joie à ces pratiques d’imitation de signature et de faux contrats, il était recherché par la DFM du ministère de la Défense pour un marché non exécuté de 2019, qui s’élève à un milliard cinq cent millions CFA (1 500 000 000 F).
Croyant faire diversion, il se mouille encore dans cette affaire de faux contrats tout en tentant de salir l’honneur et la réputation d’un DFM, qui n’a rien à se reprocher. En attendant la suite de cette escroquerie à grande échelle, Cheickné Sylla croupit en prison.
Lors d’une récente conférence de presse animée, entre autres, par le DFM de la Défense, le Colonel Major Abdoulaye Traoré, les confrères ont pu découvrir les signatures authentiques et celles imitées par M. Sylla. Affaire à suivre. H. C.