La Communauté noire Kel Tamasheq a organisé une conférence de presse pour fustiger le silence coupable des autorités Maliennes face à leurs recommandations issues de leur congrès tenu du 09 au 11 mars 2018 au centre culturel islamique de Hamdalaye. C’était à la Maison de la presse, le 28 mars 2018.
En dépit des dispositions constitutionnelles nationales et des traités internationaux en vigueur, notamment, la constitution du 25 février de 1992, en ses articles 1, 2, 3, 4 et 5, la Déclaration Universelle des Droits de l‘Homme et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, la Communauté Kel Tamasheq au Mali se sent encore exclue, méprisée et discriminée, ont dit le président du bureau exécutif national de la dite communauté , Aboubacrine Mohamed Cissé et son secrétaire général, Alioune Ag Al Moustapha. Dans une déclaration, ils ont avancé toute une batterie d’arguments pour dire que les autorités Maliennes se rendent coupable de leur situation. Ainsi, pour eux, nos autorités doivent chercher à promouvoir aujourd’hui le principe d’égalité entre toutes les communautés pour aller à une véritable réconciliation nationale. Selon les conférenciers, cette communauté continue à être marginalisée parce que jusqu’à présent attardée et retardée car longtemps asservie et exploitée. Pour le président et son secrétaire général, les autorités Maliennes ne font pas la promotion de cette communauté aux fonctions supérieures de la République ainsi que l’emploi ou l’occupation des jeunes diplômés ou non diplômés à travers des projets de développement. Le président de la Communauté Kel Tamasheq dira qu’il y a un éveil des consciences de cette communauté. Et, elle dit aujourd’hui non à la domination de couleur en ce 21ème siècle ; aux privilèges fondés sur la couleur de la peau ; à la marginalisation voulue et entretenue ; au traitement préférentiel fait à ceux qui ont pris les armes contre la République aux dépens de ceux qui sont restés loyaux. Selon le président, les autorités Maliennes doivent faire une gestion égalitaire de toutes les communautés pour la mise en œuvre de l’accord de paix et de la réconciliation nationale avec une participation inclusive de toutes les communautés. Pour les membres du bureau de cette communauté, il n’y aura jamais de réconciliation nationale au Mali et de cohésion sociale tant que des fils de ce pays sont exclus et tant que la frange la plus importante du nord du Mali est écartée. Les conférenciers ont également demandé aux autorités, l’application des recommandations de leur congrès, à savoir supprimer dans tous les documents officiels de l’usage de tous les termes et dispositifs symboliques discriminatoires ; de favoriser cette communauté par la création de villages et fractions autonomes ; de favoriser le développement social, culturel et politique de la communauté. Et, le congrès a informé les autres communautés, de ne plus accepte les stéréotypes et les clichés négatifs prononcés à son endroit.
Fakara Faïnké
Le Républicain-Mali