Epidémie de choléra dans la région de Gao Ansongo et le Gourma désormais frappés

C’est ce qui ressort de la conférence de presse animée principalement par le Directeur national de la Santé, Dr Mamadou Namory Traoré, accompagné du représentant de l’OMS, Dr Massambou Sacko, du Directeur du CNIEcS, Aboubacar Maïga et des cadres de la santé. C’est un taux de létalité élevé de 7,31% qui est enregistré de nos jours dans la région de Gao, car les localités de Labbezanga, Bentia et Ouatagouna, dans le cercle d’Ansongo, ont multiplié les cas. Selon les experts de la DNS, le nombre élevé de décès est imputable surtout au manque de personnel qualifié et à une référence tardive des malades, auxquels s’ajoutent l’absence de points d’eau potable dans les villages touchés et l’inobservation des pratiques essentielles pour la prévention, comme l’utilisation de latrines, la javellisations de l’eau consommée, la protection des aliments et le lavage des mains au savon aux moments critiques. L’insécurité qui sévit au Nord rend la lutte encore plus difficile, notamment dans le Gourma, qui sert de zone de repli aux sécessionnistes du MNLA chassés de Gao par les islamistes du MUJAO.

Toutefois, un spécialiste de la DNS a pu s’y rendre en mission, de même que le référent régional. Toutes choses qui ont permis d’y acheminer une partie des intrants indispensables, grâce à l’aide d’ONGs partenaires du ministère de la Santé Par ailleurs, les inondations que notre pays subit actuellement font planer la menace d’une extension géographique du fléau. C’est pourquoi une mission conjointe DNS / Partenaires / Conseil national de l’Ordre des Médecins se rendra sur le terrain pour renforcer le dispositif existant. De même, les dispositions ont été prises à Konna pour endiguer une progression de l’épidémie vers le sud. Il reste que, malgré la riposte ainsi organisée, l’efficacité des mesures et la mise à disposition des intrants sont fortement hypothéquées par la mainmise des occupants sur la région de Gao. Il est donc nécessaire que ceux-ci n’oublient pas que les populations qu’ils harcèlent ont droit à la santé et que ce ne sont, à l’heure actuelle, que les autorités sanitaires maliennes et leurs partenaires qui sont en capacité de relever ce défi.

Ramata Diaouré

Le 22 Septembre 03/09/2012