Les clients de la Caisse mutualiste d’épargne et de crédit de l’éducation et de la culture (Camec) courent derrière leurs sous déposés comme épargne. La Caisse a fait faillite.
La Camec est une caisse d’épargne et de crédit qui regroupe le personnel syndiqué du secteur de l’éducation et de la culture. Elle a vu le jour en 2001 et a rendu d’énormes services à ses adhérents par le passé. Mais, aujourd’hui elle est confrontée à d’énormes difficultés de trésorerie qui risquent de la faire disparaitre avec l’argent des sociétaires.
Selon nos informations, la Caisse fait face à une perte de 1,5 milliard dont 1,4 milliard à restituer aux sociétaires. Et pourtant, la Camec a reçu une subvention de 21 million en 2014.
Comment en a-t-on arrivé là ?
Il s’agit, selon nos informations, d’une mauvaise gestion et de mal gouvernance de l’ancienne équipe dirigeante sous le contrôle d’un certain Hamidou Coulibaly et de son comptable Moussa Almamy Sofara. Ils auraient mis la caisse à genou entre 2007 et 2014. Mais curieusement celui qui avait démissionné de la tête de la Caisse en 2007 prend encore ses rênes soi-disant pour redresser la situation en faisant des promesses aux sociétaires sans pouvoir les tenir.
Plus de deux ans que la nouvelle équipe dirigée par Boubacar Diagouraga ne parvient pas à gérer les casseroles, laissant les sociétaires très remontés, car ils sont abandonnés à leur triste sort sans information fiable. Certains sociétaires ont injecté des sommes très importantes en guise d’épargne et se retrouvent aujourd’hui les mains vides.
A Koutiala, le constat est amer. La Caisse s’est volatilisée dans la nature, ce qui contraint les responsables à la clandestinité. Les sociétaires ne cachent pas leur détresse. C’est le cas d’un sexagénaire, cadre de l’Académie d’enseignement : « Je cours derrière mon argent depuis bientôt plus de deux ans, c’est un prêt que j’ai contracté avec la banque et versé en épargne à la Camec ». Il s’est dit surpris de voir de telles pratiques encore dans notre pays. A Bougouni, les mésaventures ne manquent pas.
A Bamako, Boubacar Diagouraga, l’actuel directeur général de la Caisse reconnait les faits en promettant une solution à la situation sans pouvoir dire quand. En attendant les sociétaires vont devoir prendre leur mal en patience et cette patience sera d’autant plus longue que l’actuel directeur a des priorités qui ne semblent pas prendre en compte le remboursement des sociétaires.
Nous y reviendrons !
Zoumana Coulibaly