Si 92% des Français estiment que » cela vaut la peine de s’engager dans des comportements éco-citoyens « , leurs actes n’illustrent pas cette même adhésion. Les Français respectent en majorité le tri et le recyclage des déchets mais oublient tous les autres gestes du quotidien à réduire le gaspillage de l’eau, faire attention à la provenance d’un produit, rapporter les piles usagées…
Il semble que les gestes les plus faciles à mettre en œuvre sont ceux qui ne sont pas ou peu coûteux économiquement. Cependant, les Français réprouvent de réaliser les actes les moins » impliquants » comme de moins utiliser sa voiture ou de consommer moins de viande. C’est à ce sujet que l’écart entre les comportements déclarés et les comportements perçus est flagrant, comme en témoigne cet exemple : » alors que 81% d’entre eux déclaraient en 2008 » ramasser un plastique ou un carton par terre « , ils ne sont en 2011 que 5% à penser que les Français » le font en majorité, régulièrement ou systématiquement. «
La surestimation de leur engagement individuel
Beaucoup de personnes ont conscience que leur engagement est modéré, déclarant alors que ce n’est pas eux d’agir, qu’ils manquent d’informations pour agir efficacement. Les Français refusent de remettre en cause leurs principaux choix de vie. Le cas des cadres est d’ailleurs paradoxal. Ils estiment avoir intégré le développement durable dans la plupart des gestes quotidiens, mais ce sont eux qui émettent le plus de CO2 : 8 580 kg CO2 /an par cadre pour une moyenne nationale de 7 388 kg CO2 / an par individu.
Le phénomène s’explique peut-être par le manque d’attachement des Français au concept. Certes, ils ont compris son sens et ses manifestations mais ils sont, pour la plupart, déçus par le manque d’ambition de son application. Ils déplorent des politiques peu » durables » chez les promoteurs du concept, souvent réduites à des effets d’annonce.
Le développement durable n’est plus perçu comme un moyen de parvenir au bonheur mais plutôt comme une contrainte, ceci explique peut-être la faiblesse d’efforts réalisés.
Cette étude n’a pas de portée » accusatrice » mais vise à éveiller les spécialistes de la communication comme les ménages au gouffre entre leur discours et leurs gestes alors qu’ils sont 78% à penser que » les citoyens sont parmi les mieux placés pour agir efficacement en faveur d’un développement durable « .
Sources: médiaterre 30/11/2011