Les efforts en cours dans ce sens, notamment à travers l’aménagement des berges, sont à encourager. L’impact visible est déjà l’embellissement de la cité, qui s’accompagne d’une certaine amélioration du cadre de la vie.
Actuellement, on constate avec bonheur qu’il est accordé une importance appréciable aux actions d’assainissement et de protection de l’environnement. Parmi celles-ci, on peut citer le curage des caniveaux, le nettoyage des principales artères ainsi que le déblayage des lieux de stockage des ordures. Ces actions méritent d’être encouragées et poursuivies dans la mesure où elles contribuent à rendre le District de Bamako propre et à réduire la multiplication et la prolifération des moustiques. La moindre conséquence de cela est la garantie d’un certain bien-être aux habitants, et la diminution considérable du taux de morbidité et de mortalité en raison du paludisme.
Toujours dans le domaine de la salubrité et de la protection de l’environnement, il y a un volet qui, jusque là, semble être négligé : il s’agit des petits cours d’eau, marigots ou ruisseaux, comparables à de petits affluents. Ces nappes superficielles se forment depuis le début de l’hivernage et continuent à couler durant deux à trois mois après la fin des précipitations, c’est-à-dire jusqu’en décembre-janvier. Ces cours d’eau traversent souvent plusieurs quartiers avant de se jeter dans le fleuve Niger, leur longueur pouvant atteindre parfois plusieurs kilomètres. Quant à leur largeur, elle varie selon les lieux et selon la nature des terrains traversés. Par endroit, il existe des zones de rétrécissement tandis qu’à certains niveaux, la largeur eut atteindre cinq dix mètres.
Ces eaux de surface sont d’une importance non négligeable, car beaucoup d’activités tels que le lavage des linges et des vaisselles, etc. y sont menées. Ce n’est pas tout. Plusieurs types de cultures maraîchères y sont également pratiqués. Ce sont les salades, les tomates, le poivre, l’aubergine, le gombo, etc. Par contre, les eaux en question font l’objet d’une pollution continue provenant essentiellement des latrines et des puisards ainsi que du lavage des engins à moteur dont les huiles y sont déversées. Il s’y ajoute les méfaits causés par les activités de teinture pratiquées en plusieurs endroits, tout comme les ordures et cadavres d’animaux morts en décomposition…
On peut donc répartir en deux groupes : les activités polluantes et les activités non polluantes. Compte tenu de leur importance et de tout le bien qu’elles apportent aux populations des zones qu’elles desservent, les eaux de surface doivent bénéficier d’une attention particulière de la part des autorités et des bénéficiaires. L’implication des organisations non gouvernementales (Ong) oeuvrant dans le secteur de la protection de l’environnement peut être d’un apport considérable pour l’atteinte des objectifs qui doivent être, entre autres :
-l’entretien et la surveillance desdits cours d’eau afin d’enrayer toutes les sources de pollution. On pourra utilement créer des brigades à cette fin, qui donneront du travail à de nombreux jeunes tombés dans l’oisiveté ;
-la pérennisation des eaux de surface autant que possible par des méthodes non coûteuses et faciles à utiliser, par exemple en procédant à des curages réguliers (ou périodiques) du lit , c’est-à-dire des fonds comme pour le cas des caniveaux. Encore ici, des Gie (Groupements d’intérêt économique) pourraient être sollicités.
Il est évident, pour de nombreuses raisons, que la pérennisation des eaux de surface revêt une importance particulière. En effet, pendant la saison sèche par exemple, surtout en mars, avril et mai, les puits tarissent dans beaucoup de quartiers périphériques que traversent ces « petites rivières ». Les populations pourraient alors y recourir pour accomplir nombre de leurs besoins quotidiens, hormis la consommation d’eau potable. Cela constituera pour elles un motif de soulagement et leur permettra de surmonter le calvaire que vivent beaucoup en cette période de l’année.
Dans la perspective de trouver des solutions au problème posé, l’initiative doit être lancée ar les maires et les chefs de quartier en organisant des séances de travail, des débats autour des différentes questions, et envisager de mettre en application sur le terrain les décisions qui seront adoptées. A ces réunions seront associés les représentants des services publics concernés par les questions d’environnement (Hydraulique, Eaux et forêts, etc.) et les organisations internationales et non gouvernementales engagées sur ce front.
Amadou B. Dicko
Le National 30/12/2010