22 Septembre: Monsieur le Directeur de cabinet du Premier ministre, depuis l’arrivée du Président par intérim à Bamako, le 27 juillet dernier, les regards des Maliens sont tournés vers la Primature, dans la perspective de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Certains disent que le Premier ministre doit partir, d’autres sont favorables à son maintien. Est-ce qu’il est réellement disposé à passer la main?
Pr Oumar Kanouté: C’est une très bonne question. Vous savez que la CEDEAO, à partir de la réunion du Groupe de contact de Ouagadougou, a demandé aux forces vives du Mali de procéder à des consultations et de formuler des propositions au Président intérimaire, en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. La formation de celui-ci était déjà prévue dans l’Accord cadre du 6 avril dernier, ce qui a conduit les uns et les autres à dire que le Premier ministre avait formé un gouvernement sans respecter le Point 6 de ce document, à savoir un gouvernement d’union nationale inclusif. Il en a expliqué les raisons. Donc, aujourd’hui, la formation annoncée de cette équipe gouvernementale va dans ce sens. Ce qui est un peu surprenant, c’est que certains pensent que ce gouvernement d’union nationale ne peut pas se faire avec le Premier ministre actuel. Alors, nous ne voyons pas à quel niveau ils se situent. Parce que, dans tous les cas, que ce soit le Président ou le Premier ministre, que ce soit l’Assemblée nationale, aujourd’hui, avec son mandat prorogé, tout cela est contenu dans l’Accord cadre. Et certains disent qu’à un moment donné, il avait dit qu’il ne démissionnerait pas. Il l’a expliqué. Il ne démissionnera pas, si démission doit signifier fuite de responsabilités. Il ne démissionnera pas parce qu’il y a un regroupement qui le lui demande. Mais, concernant ceux qui l’ont mis en place, c’est-à-dire les militaires et la CEDEAO, s’ils décident de le démettre, il ne voit pas pourquoi il s’accrocherait.
Donc, si l’ex CNRDRE ou la CEDEAO lui demande de partir, il s’en ira?
Pr Oumar Kanouté: Si le CNRDRE et la CEDEAO, en accord avec le peuple, pensent que ce qu’il fait ne va pas dans le sens de ce que le peuple veut, eh bien, il est à l’écoute du peuple. Il ne va pas, à ce moment là, s’accrocher à son poste, parce que lui, il est venu pour servir. Il n’est pas venu en quête de poste ou de nom. Si c’était pour cela, il ne serait pas là. Mais il pense qu’il est l’un des fils dignes de ce pays. Il doit donc se mettre au service du pays. Et il doit aller dans le sens de ce que le peuple veut. Et, aujourd’hui, les deux missions fondamentales qui lui ont été confiées, il entend les mener jusqu’à terme.
Vous voulez dire que le Premier ministre n’est pas accroché à son poste?
Pr Oumar Kanouté : Il n’a jamais été accroché à quelque poste que ce soit.
Et pourtant, dans l’opinion, il semble que, pour la composition du prochain gouvernement, le Premier ministre Cheick Modibo soit le principal facteur de blocage. Qu’en est-il?
Pr Oumar Kanouté: Là aussi, je ne comprends pas. Il y a un problème très simple. Je le répète, ce qui a été demandé, c’est que le Président mène des consultations. A l’issue de celles-ci, un gouvernement sera formé. Et le Premier ministre, en accord avec le Président, depuis Paris, a décidé que le Président allait venir mener les consultations à Bamako. Et, à l’issue de celles-ci, il remettra au Premier ministre les noms proposés par les différentes forces vives. Le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, formera ainsi le nouveau gouvernement. C’est ce qui a été convenu entre eux. S’il y a un changement, nous ne savons pas d’où vient cette mutation.
En clair, c’est Cheick Modibo Diarra qui va conduire le gouvernement d’union nationale?
Pr Oumar Kanouté: Jusqu’à preuve du contraire, c’est ce qui est convenu entre le Président et le Premier ministre.
Pourquoi donc, quinze jours après le retour du Président, n’y a-t-il toujours pas de gouvernement d’union nationale?
Pr Oumar Kanouté: Justement, là aussi, c’est très clair. Je le répète, c’est le Président qui mène les consultations. Donc, le Premier ministre attend qu’il termine ses consultations et qu’il lui dise qu’il en a fini et qu’il peut maintenant lui proposer un gouvernement. Il n’y a aucun blocage, en tout cas pas du côté du Premier ministre, qui attend seulement que le Président achève ses consultations et lui remette ses propositions en vue de la formation du gouvernement d’union nationale.
Il semble que l’ex- junte ne veuille plus du Premier ministre?
Pr Oumar Kanouté: Je n’ai pas eu écho de cela et je m’inscris en faux contre cette information. Parce que les informations que nous avons ici ne vont pas dans ce sens. Les militaires n’ont, à aucun moment, jamais dit qu’ils ne voulaient pas de Cheick Modibo Diarra pour continuer la transition.
Une forte coalition de forces politiques et de la société civile a tenu une conférence de presse, jeudi dernier, pour demander au gouvernement la tenue d’une concertation nationale avant la formation du gouvernement d’union nationale. Etes-vous dans cette logique?
Pr Oumar Kanouté: Il faut d’abord dire une chose: la tenue de la concertation nationale est déjà inscrite dans l’Accord cadre. La déclaration de Ouagadougou du 15 avril avait aussi recommandé cela. L’ensemble des forces vives, aussi bien que le Haut Conseil Islamique et les regroupements politiques ont souhaité la tenue de cette concertation rapidement. Récemment, au cours d’une réunion chez les familles fondatrices de Bamako, il a été décidé de tenir cette convention. Et une délégation des familles fondatrices est venue rendre compte de cette réunion au Premier ministre. A l’issue de cette rencontre, le principe de tenir le forum avait été arrêté, des dates avaient même été proposées. Et les termes de références sont disponibles. En clair, le gouvernement est dans la logique de tenir la concertation, pour que l’ensemble des forces vives se retrouvent et qu’on puisse aller à une transition apaisée. Donc, ce n’est plus qu’une question de jours. Parce que ce point se trouve dans le programme d’action du gouvernement.
Etes-vous favorable à la tenue des concertations avant la formation du gouvernement d’union nationale ou après?
Pr Oumar Kanouté: Nous ne pensons pas que ce soit lié. Ce qui est clair, c’est qu’il faut que ces concertations se tiennent. Je vous le dis, nous avions proposé la tenue de ces concertations nationales avant même qu’on ne soit dans la position de devoir les tenir avant ou après la formation du gouvernement. Il faut donc obligatoirement qu’elles se tiennent. Si nous prenons les propositions mêmes du Président, il a dit qu’il proposait la tenue d’une concertation nationale. Quand? Cela est une autre question. Est-ce qu’il faut retarder la composition du gouvernement pour que la concertation se tienne ou faut-il tenir la concertation avant, ça c’est une question de calendrier. Mais, ce sur quoi je peux être catégorique, c’est que les concertations auront bel et bien lieu.
Revenons à la formation du gouvernement d’union nationale. Le FDR dit que le Premier ministre est incompétent et qu’il ne peut pas conduire cette nouvelle équipe. Partagez-vous cet avis?
Pr Oumar Kanouté: Pouvez-vous citer, de 1991 à maintenant, un gouvernement qui n’ait pas été qualifié d’incompétent? Il n’y en a pas. A chaque fois qu’on forme un gouvernement, la première des choses qu’on dit, c’est que ce gouvernement est incompétent. On est en train de dire les mêmes choses que ce que les mêmes gens avaient dit du gouvernement de transition en 1991. On a raconté que c’était un gouvernement d’amateurs, de ceci ou de cela. Est-ce que ce sont les responsables du FDR qui sont les mieux placés pour critiquer ce gouvernement? Dans la mesure où le 22 mars, quand les militaires ont fait le coup d’Etat, qu’ont-ils dit? Ce ne sont pas les mêmes termes qu’ils ont utilisés? Exactement les mêmes termes que les militaires ont utilisés pour justifier le putsch. C’est pourquoi, il faut, comme le dit l’autre, savoir raison garder. Aujourd’hui, le peuple a besoin de sérénité et de quiétude. Il faudra que nous mettions ensemble nos intelligences et que nous fassions taire un peu nos divergences, pour aller à l’essentiel. Aujourd’hui, l’essentiel c’est d’aller à la réalisation de deux missions. Nous devons mettre ensemble ce qui nous unit. Nous devons taire nos divergences et ne pas, à chaque fois, faire de la surenchère pour tenter d’empêcher, ou de retarder, la progression des autres.
Il y en a qui voient une restauration de l’ancien régime UDPM de Moussa Traoré à travers le gouvernement actuel. Qu’en pensez-vous?
Pr Oumar Kanouté: Je pense qu’il faut que les uns et les autres fassent très attention. Ici, dans ce pays, après 1991, bien des voix se sont élevées pour dire que les cadres que Moussa Traoré avait utilisés étaient compétents. Mais, à chaque fois qu’on veut confier à l’un de ces cadres des responsabilités, on crie à la restauration. On veut les utiliser, mais on ne veut pas qu’ils occupent des postes de responsabilité. Cela aussi, ça ne marche pas. Ou ils sont compétents, et on leur donne des postes, ou ils sont incompétents, et, dans ce cas, on ne les utilise pas. Mais, encore une fois, ce gouvernement n’a pas été formé sur cette base. Le Premier ministre était très limité dans le temps, il avait besoin de compétences avérées pour une mission limitée dans le temps. Où est-ce qu’il pouvait chercher ces cadres là? Parmi les gens qui avaient déjà une certaine expérience et qui n’étaient pas trop colorés politiquement. Et c’est comme ça qu’il a choisi. Honnêtement, personne ne peut dire que les ministres actuels ne sont pas à la hauteur des missions qu’on leur a confié. Je pense qu’il faut que nous dépassions ces clivages. On est toujours la restauration de quelque chose. Ceux qui se battent aujourd’hui, ils veulent aussi restaurer un régime, le régime d’avant le 22 mars. Donc, ils sont aussi des restaurateurs. Ceux qui les combattent veulent un changement. Ils veulent désormais que ce soit à l’intérieur des partis que les jeunes prennent la relève et qu’il y ait une nouvelle gouvernance. Donc, il y a aujourd’hui ceux qui veulent une nouvelle gouvernance et ceux qui veulent garder l’ordre ancien.
Vous voulez dire que les responsables du FDR sont des restaurateurs eux aussi?
Pr Oumar Kanouté: Bien sûr qu’ils sont des restaurateurs. Ils veulent restaurer le régime qui a été renversé le 22 mars. Donc, on est tous restaurateurs de quelque chose. Je pense que ce sont des clivages qu’il faut laisser tomber pour aller à l’essentiel. Ce sont des querelles de clochers, il faut qu’on les évite. Nous, nous avions pensé que nous avions dépassé tout cela. Que l’on soit de la Première République, de la Deuxième ou de la Troisième, l’essentiel est qu’on mette ensemble ceux qui pensent qu’il faut que le Mali aille de l’avant. Je pense qu’il faut travailler dans ce sens. On ne peut pas continuer à se tirer dans les pattes à propos de l’Histoire au nom de considérations qui n’en valent pas la peine.
Les deux missions confiées à Cheick Modibo Diarra sont la libération du Nord du pays et l’organisation des élections. On ne voit pas clairement ce qu’il a fait en trois mois dans ces deux domaines?
Pr Oumar Kanouté: C’est vrai qu’il n’y a que trois mois que nous sommes aux affaires. Vous avez bien dit trois mois. Vous savez, quand Cheick Modibo venait aux affaires, dans quel état le pays se trouvait? Je suis convaincu que si, en prenant les affaires, il avait dit il n’y a que deux missions, la libération du Nord et l’organisation des élections, le reste là, je m’en fous éperdument, on n’en serait pas là aujourd’hui. Il a fallu d’abord maintenir l’Etat, créer les conditions d’un retour à une vie normale et, en même temps, faire face à ces deux obligations. Et, croyez-moi, Cheick Modibo est bel et bien en train de faire quelque chose. Sur le plan militaire, on ne peut pas tout dire. Vous êtes en train d’apprendre qu’il y a des armes qui ont été achetées et qui ont été bloquées, quelque part. Cela veut dire quelque chose est en train de se faire. Il est bon de demander aux autres de venir nous aider plutôt que de venir faire notre travail à notre place. Nous avons rétabli la chaine de commandement, réarmé moralement nos forces de défense et de sécurité et les avons équipées, pour que, dans la reconquête du Nord, nos forces soient le point central. C’est vous dire qu’énormément de choses sont en train de se faire. Le Premier ministre a dit que nous ne refusions pas de négocier. Vous savez également ce qui est en train de se faire pour amener les uns et les autres à la négociation. Mais nous n’avons jamais dit qu’il fallait faire fi de l’option militaire, parce que, pour nous, la guerre est inévitable. Il y a des points qui sont pour nous non négociables. Si ceux d’en face acceptaient ceci, aucun problème. Mais, s’ils disent qu’ils ne veulent pas de ces points, dans ce cas la guerre est inévitable. Ce qui est sûr, c’est que nous ferons tout pour que l’intégrité du territoire soit recouvrée.
Les armes bloquées dans certains ports ont-elles été achetées par le gouvernement actuel ou par celui d’ATT?
Pr Oumar Kanouté : Il semble que certaines avaient été achetées avant le 22 mars. Celles-ci, je crois savoir qu’elles sont arrivées. Mais les armes qui sont bloquées, je le dis bel et bien, ont été achetées par le gouvernement de Cheick Modibo Diarra. Il n’y a aucune équivoque là-dessus. Je confirme que les armes qui sont bloquées ont été achetées par le gouvernement actuel.
On parle de rapports exécrables entre le Président par intérim et le Premier ministre. Qu’en est-il exactement?
Pr Oumar Kanouté: S’il y a quelque chose qui fait de la peine à Cheick Modibo Diarra, c’est d’entendre cela. Parce que tout ce qu’il a fait jusqu’à présent, c’est en parfaite intelligence avec le Président Dioncounda Traoré. C’est ensemble qu’ils décident de tout. Si vous prenez le Conseil national de transition que Dioncounda a proposé, le Premier ministre avait rencontré l’ensemble des regroupements politiques pour leur dire qu’il souhaitait mettre en place un Cadre de concertation élargi. C’est exactement la même chose. Quant au Comité militaire, tout le monde sait que c’est déjà dans l’Accord cadre, adopté depuis par l’Assemblée nationale. Le groupe de négociation est aussi une proposition du Premier ministre, discuté avec le Président, et il en a débattu avec le médiateur. Donc, il n’y a aucune divergence entre eux en ce qui concerne ces différents organes. La nouveauté, c’est d’avoir érigé les deux Vice-présidents. Mais, comme cela a été dit, c’est une proposition. Elle sera discutée et, si elle est adoptée, il n’y aura aucun problème. De même pour la formation du gouvernement. Le Président et le Premier ministre s’étaient bien entendus là-dessus. Le Président va faire les consultations et donner ses propositions au Premier ministre pour qu’il celui-ci lui propose un gouvernement.
Ils s’étaient entendus. Est-ce qu’ils s’entendent toujours actuellement?
Pr Oumar Kanouté: A ma connaissance, il n’y a aucun problème entre eux. Parce que, pas plus tard que le vendredi 3 août, il y a une semaine, ils se sont vus. Et mieux, le jour où le Président s’est adressé à la Nation, le Premier ministre avait passé la journée chez lui. Ce vendredi là, il a dit au Premier ministre: je vais finir mes consultations et il vous appartiendra de former le gouvernement. C’est ce qui fait que le Premier ministre se pose des questions. D’où tout cela vient-il? Entre lui et le Président, il n’y a pas de zones d’ombre. Et pourtant, partout on dit il y a un bras de fer, qu’il y a ceci, qu’il y a cela. Alors, vraiment, je pense qu’il y a des gens qui veulent qu’il y ait des problèmes. Et je dis qu’il faut que l’on fasse attention. Si nous voulons que la transition soit apaisée, je crois que les différents organes doivent travailler en bonne intelligence, dans une collaboration harmonieuse. Parce que vous trouverez difficilement des Maliens qui soient d’accord avec le Président par intérim, d’accord avec le Premier ministre et d’accord avec la prorogation du mandat de l’Assemblée nationale. Vous trouverez difficilement des Maliens qui acceptent les trois ensemble. Si vous voyez quelqu’un dire je soutiens le Premier ministre, il vous dira je ne veux pas du Président, ou je ne suis pas d’accord qu’on prolonge le mandat des députés. Et vice versa. Donc, c’est tout cela le Mali. Si l’on veut, en ce moment, aller à un gouvernement, il faudrait que ces différents organes collaborent. Que l’on forme l’union sacrée autour d’eux pour les amener à s’entendre. Si le Président Dioncounda Traoré, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, le Capitaine Sanogo et l’Assemblée nationale ne travaillent pas, chacun dans son domaine, à consolider la transition, nous irons vers des difficultés. Nous, notre mission doit être de faire en sorte que ces organes travaillent dans une franche collaboration. Nous ne devons pas jouer à les diviser. Car, à la longue, c’est le tissu social qui risque d’être divisé. Nous n’avons pas besoin de ça aujourd’hui. Si j’ai un appel à lancer, c’est de dire, de mon point de vue d’observateur, car je connais bien Dioncounda Traoré et que je suis le plus proche collaborateur du Premier ministre, qu’il n’y a pas de zones d’ombre entre les deux. Nous devons travailler à consolider cette collaboration. Nous ne devons pas poser d’actes qui vont les diviser et compromettre ainsi la transition. Une transition apaisée va dans ce sens là.
Pour terminer, évoquons la question du Nord du pays. L’ONU attend que les autorités maliennes la saisissent pour le déploiement d’une force militaire. Qu’est ce que vous attendez?
Pr Oumar Kanouté: Nous n’avons jamais refusé de formuler une requête. Mais qu’est ce que cette requête attend? Il y a eu une mission d’évaluation de la CEDEAO. Cette dernière a travaillé et elle va faire des propositions, avec un chronogramme et une évaluation de ce dont on a besoin pour agir. C’est sur la base de cela que le Mali va formuler sa requête. Ils sont là jusqu’à lundi (aujourd’hui). Quand ils auront terminé, c’est à la lumière de leurs propositions que le Mali va rédiger sa requête. Il n’y a aucune réticence de ce côté là. C’est une question de méthode et de procédure. Quand tout sera bien agencé, la requête sera rédigée.
Interview réalisée par Chahana Takiou et Youssouf Diallo
22 Septembre 2012
(13 Août 2012)