Le vendredi 10 juillet 2020, appel a été donné à une foule nombreuse sur la place de l’Indépendance d’occuper les édifices publics pacifiquement. La désobéissance civile donc. Sauf que ceux qui ont fait un tel appel n’ont pas voulu investir le terrain aux côtés des plus investis pour la cause. Et pire encore, les têtes de proue du mouvement anti-régime IBK n’ont pas pris en compte le facteur éléments perturbateurs. Résultats, la désobéissance civile s’est mutée en une violence civile. De nombreux biens communs ont été saccagés et détruits. Et l’image du Mali a été encore une fois fortement ternie.
Alors que nombres de manifestants cassaient, saccageaient, pillaient, les cadors du M5 CFP et alliés étaient tranquillement chez eux, insouciants de l’appel qu’ils avaient lancés quelques heures plus tôt. Ces acteurs qui animent la scène politique et publique depuis des décennies devraient savoir que s’adresser à une masse populaire frustrée revient, assez souvent, à jouer avec des feux d’artifices. Il faudrait être prudent au risque de se bruler soi-même.
Ce qui est aussi rageant, c’est que l’on a l’impression que le pays est vide de gouvernants. Comment diable des éléments peuvent attaquer l’ORTM et l’Assemblée Nationale, s’adonner à de pires bassesses sans une prompte intervention des forces armées et de sécurité ? Mieux, ces dernières auraient dû être sur place en nombre bien avant l’arrivée de ces bandits.
Aujourd’hui encore, l’incertitude règne. Et l’on ne sait pas quelles seront les conséquences de cette manifestation qui a dégénéré en une sorte de guérilla urbaine ?
Ahmed M. Thiam