Pourra-t-on éviter une année blanche au niveau de l’enseignement supérieur ? Rien n’est moins sûr. Après 45 jours de grève, il n’y a pas eu encore de compromis entre les enseignants et le gouvernement malien malgré la rencontre, avant-hier, entre les responsables du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SYNESUP) et le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Les étudiants, par crainte d’une année blanche, ont marché, le jeudi 11 mai dernier à Bamako, pour exiger une reprise des cours.
La grève illimitée de l’enseignement supérieur continue au grand dam des étudiants maliens. Déclenchée le 20 mars dernier, la grève a, selon les syndicalistes, des beaux jours devant elle si leurs revendications ne sont pas satisfaites par le gouvernement malien. Les négociations entamées depuis le début de la grève n’ont pas pu décanter la situation. La rencontre, le lundi 16 mai, entre les syndicalistes et le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, qui s’est très bien passée selon les responsables du SYNESUP, n’a pourtant pas permis une levée du mot d’ordre de grève. Le jeudi 11 mai, les étudiants maliens ont marché à Bamako pour exiger une reprise des cours pour éviter une année blanche. « On veut rentrer en classe ! », « Trop c’est trop ! », « Nous voulons étudier ! », « reprise immédiate », « Tout sauf une année blanche », « l’Etat doit prendre ses responsabilités », étaient entre autres slogans scandés par les marcheurs.
Qu’est ce qui bloque dans les négociations ?
Le point de désaccord est le point 1 des négociations entre les deux parties. Il s’agit de la signature immédiate du rapport de la commission tripartite déposé le 31 janvier 2017 et l’application immédiate de la grille plafond 3000 et plancher 1368 au personnel enseignant de l’enseignement supérieur et aux chercheurs. Sur les prétentions du syndicat, le Gouvernement n’a proposé qu’une augmentation de 5% de la grille actuelle. Proposition que le Snesup rejette. Il y a eu cinq accords entre les deux camps.
Sur l’intégration immédiate dans la fonction publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le gouvernement accepte de traiter 502 dossiers de contractuels transmis par le Snesup. Ils seront soumis à un test d’intégration à la fonction publique en août 2017. Concernant la nomination immédiate des agents fonctionnaires de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique omis de la hiérarchie du 16 juin 2015 et la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur juste transposition, il ressort que les arrêtés de nomination sont déjà dans le circuit de signature.
Par rapport au rétablissement immédiat et effectif du fonds « d’études et recherche » conformément au protocole d’accord du 13 mai 2006, le gouvernement confirme le principe de rétablir la ligne budgétaire et de la doter sans délai. Sur le payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires de 2013-2014 et 2014-2015 aux enseignants de l’IUG, dit le communiqué, ce point est exécuté. S’agissant de l’éradication totale de la violence dans l’espace universitaire, le gouvernement et le Snesup conviennent d’organiser les états généraux sur la sécurité dans l’espace scolaire et universitaire. En outre, il y a eu un accord partiel. Celui de l’adoption immédiate du nouveau statut «enseignants-chercheur » avec : les 04 fonctions (assistants/attaché de recherche, Maître assistant/chargé de recherche, Maître de conférence/ Maître de recherche, Professeur/Directeur de recherche) ; les charges horaires actuelles en semestre ; la transposition des assistants/attachés de recherche docteurs dans le corps des maîtres assistants/chargés de recherche. Le Snesup accepte sous réserve que ses observations soient prises en compte dans le projet de loi consensuelle.
Madiassa Kaba Diakité