Depuis le démarrage de l’année universitaire 2010-2011, il n’y avait eu aucune perturbation à l’Eni. Mais cette quiétude qui prévalait ici est sur le point de s’arrêter en si bon chemin pour laisser place au débrayage. La preuve est que les travailleurs de l’Eni-ABT, à travers leur comité Snesup (Syndicat national de l’enseignement supérieur), conduit par le Dr Oumar Guédiouma Traoré, viennent de déposer un préavis de grève auprès des structures compétentes. C’était suite à l’assemblée qu’ils ont tenue le 2 février 2011, dans la salle de conférence de l’Eni. Pourquoi les professeurs de l’Eni partent-ils en grève ?
Les travailleurs de l’Eni l’expliquent par le non paiement des compensations des deux mois de vacances statutaires (Août et septembre 2010) des enseignants de l’Eni; le non paiement des heures supplémentaires du second semestre de l’année universitaire 2009-2010, des tâches liées aux examens, concours et tests; l’existence de nombre considérable d’enseignants sans bureaux à l’Eni. Les décisions font suite à l’assemblée générale des travailleurs de l’Eni tenue le 4 février 2011. « Nous, syndicat national de l’enseignement supérieur du comité de l’ENI-ABT, décidons d’observer une grève de protestation du mardi 1er au mercredi 2 mars 2011, si nos revendications ne sont pas satisfaites », indique le préavis de grève.
Les primes de compensation des deux mois de salaires avaient été accordées aux enseignants lors de la grève illimitée qu’avait déclenchée le Bureau exécutif national Snesup dirigé par Abdou Mallée l’année dernière.
En plus de cette situation de perturbation qui plane sur l’Eni, il faut signaler aussi que les étudiants de la première année, section électricité, sont confrontés à un problème de classe. «Nous sommes rentrés pour le compte de l’année universitaire 2010-2011 il y a quatre semaines. Mais, nous n’avons pas jusqu’à présent de salle fixe. Nous devons d’être mis à la porte d’une salle par nos collègues d’autres sections.», a fait savoir Aboubacar.
Bureau exécutif national du Snesup : En grève le 19 mars prochain
Le Bureau exécutif national du Syndicat national de l’enseignement supérieur (Ben-Snesup) est sur le point de reprendre les hostilités comme l’année dernière avec le gouvernement du Mali. C’est du moins ce qu’on peut retenir au sortir de son assemblée générale tenue le samedi 12 février 2011, à l’Ecole nationale d’ingénieurs (Eni). Présidée par le secrétaire général du Snesup, Dr Abdou Mallée, l’assemblée générale avait comme ordre du jour d’une part, de faire une évaluation du protocole d’accord signé entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, le 17 août 2010, et d’autre part, de discuter sur l’Assurance maladie obligatoire (Amo) instituée par le gouvernement au bénéfice des travailleurs. Au terme des échanges qui ont duré plusieurs heures, les syndicalistes ont retenu en premier lieu que ce protocole d’accord n’a pas été respecté par les autorités. Cependant les syndicalistes ne sont pas d’accord avec l’installation de l’Amo. «On enlève 3,06% sur les salaires de l’ensemble des enseignants du supérieur sans demander notre consentement. Nous ne sommes pas d’accord avec ce principe aussi», a fait savoir le secrétaire général du Snesup, Dr Abdou Mallé. C’est pour toutes ces raisons, a souligné le premier responsable du Snesup, que la grève illimitée suspendue le 17 août 2010, sera réactivée le 19 mars 2011. «Le sabotage global des statuts nous amène à reprendre la grève », a conclu Mallé.
Hadama B. Fofana