A l’occasion des activités de la Journée Internationale des Enfants, célébrée le 12 février, le Parlement national des Enfants en partenariat avec Save The Children, a tenu un point de presse. L’objectif était d’interpeller les parties en conflit pour mettre fin à l’enrôlement des enfants.
Selon Samba Oumar Diallo, ces dernières décennies, la proportion des victimes civiles des conflits armés a augmenté de façon spectaculaire. Elle dépasserait à présent les 90%. Environ, la moitié de ces victimes sont des enfants, a-t-il souligné. « Avec plus de 1.4 millions de déplacés internes, en août 2021, la hausse rapide des violences et l’insécurité croissante dans le Sahel central ont conduit à une détérioration de la situation sécuritaire et à une crise humanitaire sans précédent ». Ces violences répétées, a-t-il dit, perturbent gravement les services sociaux de base déjà fragiles et difficilement accessibles, comme l’éducation, la protection ou encore la santé. Le nombre d’écoles fermées en raison de la violence a été multiplié par 7 entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger d’avril 2017 à juillet 2021. « On compte 1,4 million de personnes déplacées et de réfugiés au Burkina Faso, au Mali et au Niger, dont 55% sont des enfants. Ces phénomènes perturbent gravement les services sociaux de base déjà faibles, notamment l’éducation. Car, près de 4 000 écoles continuent d’être fermées, en raison de l’insécurité qui touche 700 000 enfants dans les 3 pays ».
En décembre 2021, au Mali, le Cluster Education a dénombré 1 632 écoles fermées, soit 19% des écoles du Mali dans les zones en situation de conflit, principalement à cause de l’insécurité, affectant 489 600 enfants et 97 924 enseignants. « La tendance dans les pays frontaliers du Mali dont le Niger et le Burkina Faso est que, de plus en plus d’enfants sont victimes d’enlèvement, de meurtre, de recrutement et d’utilisation par des groupes armés. Rien qu’au Mali, en 2019, plus de 270 enfants ont été mutilés ou tués selon les Nations Unies. En effet, au Mali, malgré l’existence d’un cadre juridique notamment, la Convention de 1989 relative aux droits de l’enfant, le Protocole facultatif de 2000 à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant la participation des enfants aux conflits armés, les Quatre conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels de 1977, la Convention de 1951 sur les réfugiés et son protocole de 1967, le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, le Charte africaine de 1999 des droits et du bien-être de l’enfant et la Charte arabe des droits de l’homme révisée, interdisant l’exploitation des enfants dans les conflits armés, les filles et les garçons sont employés de diverses manières, jouant des rôles d’appui de cuisiniers ou porteurs « par exemple, participant activement aux combats, espionnant, les filles étant souvent employées à des fins sexuelles. Ce recrutement ou plutôt cette utilisation d’enfants viole leurs droits et leur causent un préjudice physique, affectif, mental et spirituel et nuit à leur développement », a-t-il déploré.
Pour lutter contre cette pratique, Harouna Traoré, membre du Parlement national des Enfants, invite les parties en conflit à mettre en application sans délai les Principes et Engagements de Paris en interdisant la participation des enfants de moins de 18 ans aux hostilités.
Bintou Diarra