L’administration Obama s’est juste contentée de relativiser par Johnnie Carson la position américaine en précisant, lundi, les conditions de son éventuelle participation à une guerre qu’elle juge tôt ou tard inévitable. Le Niger qui, voici peu, était aussi un « hard liner » semble lui aussi avoir mis pas mal d’eau sur son pétard. Jusqu’à la Mauritanie d’Abdel Aziz qui n’est pas privé, par le passé, d’envoyer ses avions bombarder les islamistes sur le sol malien, les pays du « champ » dénoncent leur projet initial. La première exécution islamiste hier à Tombouctou n’y changera peut-être rien : il faut d’ailleurs rappeler que la civilisation américaine n’étant pas encore arrivée à abolir la peine de mort chez elle. Et ce n’est pas du tout sûr qu’Alger se prêtera à un quelconque exercice de contrôle de cohérence, lui qui n’a eu de cesse, de traiter le Mali d’Att de ventre mou de la lutte anti-terroriste.
Même si les officiels de l’époque ont rarement raté l’occasion de lui rappeler la nationalité des Emirs qui ont mis le Mali en alerte rouge et de s’étonner que l’intransigeance affichée du pays de Boutef n’ait jamais pu débusquer Abdelmaik Droudkel, le chef central d’Aqmi de ses cachettes algériennes à l’époque. Si elle a les moyens de se faire entendre, l’Algérie peut-elle pourtant convaincre encore que le concept de pays dits du champ procède d’une logique d’efficacité et pas d’exclusion de régions entières, du Maghreb à l’Afrique Centrale, directement menacées par l’agenda salafiste ? Toute l’équation est là. Le triomphe ou le déclin de l’Aqmistan en gestation également.
Adam Thiam
Le républicain Mali 03/10/2012