L’opinion nationale avait été bien prévenue : avant l’élection présidentielle,
l’opposition malienne (notamment Soumaïla Cissé et Tiébilé Dramé, le tandem
d’une union qui fait la farce) allait publier un livre de plus de 300 pages qui
serait le rappel des « affaires » du mandat d’IBK. Est-ce parce que le secret a
été éventré, ou est-ce qu’ils se sont rendus compte que même un livre ne
viendrait à bout d’un IBK qui s’est révélé être un client bien plus coriace qu’ils
ne le pensaient et qui a visiblement le cuir épais.
Le fait est que le livre n’a toujours atterri dans les rayons des librairies ou qu’il n’est
peut-être même jamais sorti des chaines de fabrication. A défaut du livre de plus de
300 pages promis, ils privilégient une approche par petites touches, sous forme de
pamphlets rédigés par des mercenaires de la plume, étrangers de préférence, pour
un semblant de crédibilité. Il y a quelques jours, nous avons eu droit à la version
papier dans un journal français de grande notoriété, « Libération » pour ne pas le
citer, où le Président malien est dépeint sous les traits d’un « roi fainéant ». L’auteur,
visiblement manipulé et acquis à la cause de ses parrains, a juste oublié de dire que
le « roi fainéant » a trouvé le pays avec une croissance économique de -0,8% et qu’il
est parvenu à hisser l’économie malienne au 3 ème rang dans l’espace UEMOA en
étant le seul à respecter tous les critères de convergences et au 6 ème rang au sein de
la CEDEAO. L’auteur a juste oublié de dire que le « roi fainéant » alloue 15% du
budget à l’agriculture avec comme résultat près de 10 millions de tonnes de céréales
et le retour du Mali à la tête des pays producteurs de coton (place qu’il avait perdue
depuis 2010).
Cette année, les agriculteurs ont bénéficié de 193 milliards FCFA au titre de la vente
du coton (pour parler de manière terre à terre, cette somme est allée directement
dans leur poche). L’auteur a juste oublié de dire que quand les Maliens élisaient le
« roi fainéant », leur armée ne disposait d’aucun vecteur aérien.
Aujourd’hui, l’armée de l’air du Mali compte 11 avions. A l’actif du « roi fainéant »,
nous pouvons citer les augmentations de salaires et primes des travailleurs pour plus
de 189 milliards, la Loi d’Orientation et de programmation militaire, la loi sur le genre
qui a permis aux femmes de multiplier par trois le nombre de leurs élues (de 927
elles sont passées à 2866), etc. (nous n’oublions pas mais nous faisons l’économie
des routes, des ponts, des emplois).
Mais comme les deux « farceurs » de l’union Tiébilé-Soumaïla sont des récidivistes
(multirécidivistes dirait-on dans le jargon des délinquants), ils n’ont pas baissé les
bras face au pétard mouillé qu’est devenu l’article. Les revoilà qui rejaillissent sous la
forme d’un blog, dans un journal en ligne tout aussi prestigieux que Médiapart. Cette
fois-ci, l’auteur reprend phrase pour phrase, avec ses excès, ses outrances et ses
mensonges, un ancien document publié par le Parena en 2016. Mais pour rebondir
sur l’actualité, il lui fallait bien un alibi. Et le voilà qui se saisit des quatre Super
Tucanos achetés pour renforcer l’appui feu de l’armée de l’air. « Mali : IBK, l’homme
qui coûtait 10 milliards », c’est le titre de ce qui est un brûlot cousu des mensonges.
Sur les Super Tucanos, il ment en disant que c’est le Chef d’Etat-major de l’Armée
de l’Air qui s’est plaint de manque « d’appareils de visée », une information enrobée
d’un conditionnel malsain et nauséeux. Mais tout le monde sait que les deux farceurs
sont flamboyants quand il s’agit de chercher le chaos ; et l’armée a toujours été un
terrain de chasse visé par Tiébilé Dramé.
L’objectif est double : primo, semer la zizanie au sein des militaires en jetant en
pâture le Chef d’Etat-major de l’Armée de l’Air, le Général Bamba ; secundo, frapper
de discrédit la candidature d’IBK. Et de rappeler les mensonges qui ont lassé les
Maliens : l’avion présidentiel n’est plus acheté à 21 milliards mais « à plusieurs
dizaines de milliards de francs CFA » (c’est connu, plus c’est gros, plus ça passe).
L’auteur raconte que IBK a confié en 2013 la rénovation du Palais pour 6 milliards à
une entreprise française, alors même « qu’il avait été réhabilité par une entreprise
chinoise ». Tous les Maliens savent qu’en 2013, il n’y avait pas de Palais ; il avait été
détruit par les putschistes du capitaine Sanogo. Pour ce qui est de la résidence des
hôtes dont la rénovation est attribuée à IBK, mensonge parce que la Villa était en
rénovation avant le coup d’Etat.
Ne reculant devant aucune outrance, l’auteur parle « de gestion clanique, voire
maffieuse de l’Etat », insultant l’intelligence de tous les partenaires techniques et
financiers qui ont aidé le Mali à se relever. Mais le point culminant du mépris affiché
pour les Maliens et de la haine pour IBK, c’est quand il écrit le plus tranquillement
que «le budget de la présidence est ainsi passé de 9,3 milliards de francs CFA en
2014 à 19,3 milliards en 2016, soit une différence de 10 milliards de francs CFA (plus
de 15 millions d’euros) ». Faux et archi-faux. Le bon monsieur oublie que le budget
de la Présidence n’est pas le budget du Président. Le budget de la Présidence est
exécuté en fonction des missions et programmes : Formulation et coordination de
l’action présidentielle ; Administration Générale et Sécurité et Défense. Le budget de
la Présidence, comme l’ensemble du budget d’Etat, n’est pas secret. Il est établi
dans la transparence et est exécuté dans la transparence. De 2013 à 2018, jamais le
budget de la Présidence n’a atteint les 16 milliards.
Pour rappel, nous donnons le total des dotations budgétaires de la Présidence :
2013 : 7.973.453.000 FCFA ; 2014 : 9.331.271.000 FCFA ; 2015 : 14.652.575.000
FCFA ; 2016 : 14.169.599.000 FCFA ; 2017 : 11.445.897.000 FCFA ; 2018 :
11.579.913.000b FCFA.
Comme on peut le voir, nulle trace des 16 milliards annoncés par le blogueur. Les
autres aspects de l’article ne méritent pas qu’on s’y attarde puisque ce serait une
perte de temps et d’énergie. IBK a une élection à faire et à gagner par la grâce de
Dieu et la volonté des Maliens. Tout le reste n’est que débat qui rase les pâquerettes
naines.
En attendant que les farceurs du tandem Tiébilé-Soumaïla se reprennent, leur
blagueur de service a échoué. Au suivant de ce monsieur.
Ali Kéita