L’affaire Adama Traoré met à nu un grave dysfonctionnement en matière de communication au sommet de l’Etat malien. Sinon comment comprendre la publication d’un communiqué tranchant sur une question très sensible et la rétractation quasi-simultanée du point de vue gouvernemental par la plus haute autorité. Le gouvernement avait estimé qu’aucun document juridique ne prouvait la nationalité malienne du jeune homme décédé en France.
Cette sortie a suscité de vives réactions dans la diaspora malienne et dans l’opinion nationale. Les Maliens n’ont pas compris une telle insinuation. Elle jurait en tout cas avec la Constitution et surtout le code de la nationalité dans la mesure où la mère de la victime est réputée Malienne.
Vu la gravité de l’acte, le président de la République se devait de calmer les esprits. Le chef de l’Etat a reçu la famille du défunt comme pour faire amende honorable. La famille éplorée a bénéficié des égards et de la compassion de la nation. Mais, l’acte posé par le chef de l’Etat ne dédouane pas pour autant un manque criant de communication entre lui et le gouvernement.
De l’affaire de l’avion présidentiel et des équipements militaires à l’affaire Adama Traoré, en passant par l’accident d’avion d’Air Algérie, l’attaque de Nampala, les autorités excellent dans l’approximative et la cacophonie. Toutes choses qui décrédibilisent davantage l’action gouvernementale. Il est temps de créer une symphonie achevée en la matière.
DAK