EN UN MOT
Rectifier le tir
L’annonce en conseil des ministres extraordinaire vendredi de la révision constitutionnelle suscite un grand débat. Cette décision découle de la volonté du chef de l’Etat de doter le Mali d’une nouvelle Loi fondamentale. Il s’agira d’adapter le texte de plus de 25 ans aux réalités de l’heure et d’en corriger les insuffisances.
Mais sitôt annoncée, la révision de la Constitution du 25 février 1992 donne lieu à des interrogations dans la mesure où on estime qu’en plus de la surcharge institutionnelle (la création d’un Sénat budgétivore et inefficace est envisagée), elle risque d’omettre les idéaux du 26 mars 1991.
La surprise est d’autant plus grande que la nouvelle Constitution fait l’impasse sur cette période importante de la vie du Mali qui, quoi qu’on puisse en dire, reflétait la volonté du peuple malien d’en découdre une bonne fois pour toutes avec la dictature et la pensée unique.
Le 26 mars est avant tout un moment de rupture qu’il conviendrait d’exalter malgré des imperfections dues aux ennemis de la vraie démocratie tapis dans l’ombre. Ce sont des hommes, des bourgeois encagoulés, qui ont détourné la révolution populaire et démocratique du peuple en mars 1991 à leur profit exclusif, mais dans son essence la date reste un repère, le temps du « kokajè » (assainissement), de la transparence et de la bonne gouvernance voulu par l’écrasante majorité des Maliens.
Le débat, qui se transporte à l’Assemblée nationale, est très attendu par le peuple qui se veut au centre de toutes réformes.
DAK