« Comment voulez-vous qu’une délégation malienne soit accueillie à Kidal avec uniquement des drapeaux de la rébellion ? Nous sommes d’accord à la limite que le comité d’accueil soit composé de rebelles, mais également de représentants de l’Etat malien ». C’est ainsi qu’un membre du gouvernement justifiait l’absence de l’Etat au Forum de Kidal, ouvert hier en l’absence aussi de la Plateforme. Il a accusé la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), présente dans la ville, « de ne pas respecter son engagement » de faire de la rencontre un pas décisif vers le retour de Kidal dans la République.
Dans un communiqué diffusé samedi, les ex-rebelles se sont défendus, rappelant que le Forum en cours est avant tout l’aboutissement du processus de réconciliation entre la CMA et la Plateforme, « les engagements maintes fois réaffirmés du gouvernement et de la communauté internationale à faire aboutir ce processus » et « le communiqué conjoint gouvernement-CMA-Plateforme du 26 février 2016 fixant la date (du 27 au 30 mars 2016) et les objectifs du Forum de Kidal ».
Pour eux, il n’a jamais été question du retour de l’administration avant la mise en place dans le Nord des autorités de transition prévues par l’accord de paix signé en mai-juin 2015. Qui a donc trahi l’accord ? En tous cas, le peuple, lui, s’en prend au gouvernement, qui s’est laissé rouler dans la farine en déboursant presque inutilement 400 millions de F CFA et qui devra remettre la main à la poche pour convaincre les ex-rebelles à se retrouver dans deux semaines toujours à Kidal. N’oublions surtout pas que d’officiels maliens profitent toujours de ce méli-mélo.
DAK
