La mort d’une jeune Arabe a ravivé la tension entre communautés dans la ville de Gao. Que fait l’Etat pour calmer les esprits ? En attendant son intervention, il y a de réelles inquiétudes.
Ce qui est en train de se passer dans la Cité des Askia inquiète tout le monde sauf les autorités administratives régionales. « Depuis dimanche, la ville de Gao vit sous tension suite à la découverte dans les eaux du fleuve du corps sans vie d’un jeune Arabe dans le village de Taboye », nous a confié le journaliste Modibo Tandina, basé à Gao.
Sitôt la nouvelle connue, une marche de protestation de la communauté arabe a été organisée. Son but était de connaître les circonstances du drame survenu au moment où la victime et un jeune étaient sur une moto Sanili.
Selon notre confrère, la nuit de lundi a été particulièrement mouvementée dans la Cité des Askia. De même que le lendemain. « Le commerce est resté timidement ouvert mais partout on était sur le qui-vive et la nuit de mercredi, un adjudant-chef de la garde a été tué par des émeutiers à bord de 4×4 qui tiraient sur tout ce qui bougeait », a-t-il expliqué.
A l’annonce de la mort du militaire, des centaines jeunes ont pris d’assaut les rues de la ville et étaient décidés à mettre fin à qu’ils qualifient d’exactions. Hier matin, un regroupement a eu lieu à la place de l’Indépendance et a débordé par la suite sur le quartier d’Aljanabandia supposé être le fief de la communauté arabe.
Et toute la journée de jeudi, il y a des tirs nourris d’armes de guerre. Le hic est que tout cela se fait au vu et au su des autorités et des Forces armées du Mali et de la Minusma. Vu la gravité de la tension, notre interlocuteur s’interroge : à qui profite cette situation ?
Il faut craindre l’escalade de la tension avec à la clé des affrontements à caractère ethnique. Certains parlent même d’un déplacement massif dans la nuit de mercredi à jeudi de plusieurs familles arabes de la ville vers d’autres destinations.
DAK