L’euphorie suscitée par l’élection à la présidence française du candidat d’ »En Marche », Emmanuel Macron, va bientôt s’estomper. Ceux qui voyaient en lui le messie qui met fin à la politique néocoloniale de la France vont devoir bientôt déchanter.
Il n’est que de s’en référer au tollé qu’il a créé en France après sa condamnation de la colonisation qu’il a qualifiée de crime contre l’humanité en campagne en Algérie pour se rendre compte que la France tient à ses intérêts fondamentaux comme à la prunelle de ses yeux, quitte à les fermer sur les pires ignominies.
Quoique jeune et plein de bonnes intentions pour le continent africain, le président Macron est et demeure avant tout le président des Français. Autrement dit, il ne va pas mettre fin au franc CFA, instrument de domination économique par excellence pour renforcer le rayonnement français au monde.
Il sera le VRP de l’expansion d’entreprises français comme Bouygues, Alstom, Orange, Vivendi… en Afrique. Il ne n’opposera pas à la recherche de mines d’uranium pour affirmer la puissance nucléaire de l’Hexagone (le blocus de Kidal découle en partie de cette quête). Il ne va surtout pas mettre fin à l’extraversion de notre agriculture, basée sur les cultures de rentes qui alimentent la détérioration des termes de l’échange, c’est-à-dire le rapport de prix bas entre les matières premières et les produits manufacturés.
Après tout, « les Etats n’ont pas d’amis, ils ont des intérêts », disait le général de Gaulle, son illustre prédécesseur, fondateur de la Ve République, dont Macron est le huitième président élu. C’est assurément à l’Afrique de briser ce carcan et imposer un partenariat gagnant-gagnant. Malheureusement, le bout du tunnel est loin avec des élites au pouvoir corrompues et qui se sont surtout livrées pieds et mains liés à l’ex-puissance colonisatrice.
DAK