Sensibilisant sur les récents affrontements à Ké-Macina, dans un meeting dimanche à Bamako, l’imam Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique (HCI), n’a pas fait dans la dentelle vis-à-vis de la France, qu’il a accusée d’être dans une logique de perpétration de la guerre civile au Mali.
Le message de l’imam est on ne peut clair : « Sur la base de nos valeurs culturelles et religieuses, nous avons toujours su gérer nos différends. Ils ont voulu nous imposer un code de la famille dont le contenu est contraire à nos valeurs, nous l’avons refusé en son temps. Et depuis, ils ne nous lâchent plus d’une semelle. Hier, c’était la rébellion. Ensuite, le terrorisme au nord du pays. Le plan A et B ayant échoué, ils ont trouvé un plan C, qui consiste à mettre nos communautés les unes contre les autres ».
L’ennemi désigné ici est bien la communauté internationale, en particulier la France. Dans sa diatribe, l’imam ne fait en tout cas aucun mystère du complot international contre le Mali. Convaincu que les événements de Ké-Macina sont faits à dessein, l’objectif visé étant le déclenchement de la guerre civile au Mali.
Reste à savoir si les propos du président du HCI cadrent avec la vision des autorités qui, jusqu’ici, travaillent avec la France comme premier partenaire. Doit-on s’attendre dans les jours à venir à des échos de cette déclaration dans l’opinion nationale ? Ce qui est sûr, au meeting, la mobilisation était grande et le sentiment de révolte contre la France était clair et net.
DAK