Ce 3 mai, Journée mondiale de la liberté de presse, est une occasion de revenir sur l’exercice de la liberté de la presse dans notre pays. Cette année, le constat reste le même au Mali. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la liberté de presse est bafouée au Mali. En plus de la disparition de Birama Touré, de l’assassinat de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, les journalistes au nord et au centre sont contraints à l’autocensure. Comme les civils, ils n’ont pas de liberté de mouvement leur permettant d’aller aux sources d’informations.
Au sud, les journalistes continuent de faire l’objet de mépris ou de rejet des autorités administratives et politiques. Celles-ci continuent par exemple de prétexter l’autorisation de la hiérarchie avant de se prononcer sur l’actualité, une denrée périssable. Malgré l’aide à la presse de quelque 280 millions de F CFA cette année, presque toutes les rédactions fonctionnent dans la précarité. Les équipements sont obsolètes. Salaires impayés, couverture sociale inexistante, retraite ignorée… le journaliste malien est une âme à la peine. L’Etat jubile.
A quand la Convention collective ? A quand les Messageries nationales pour une meilleure diffusion des journaux et revues ? En attendant, les Journées mondiales de la liberté de la presse au Mali se ressemblent, c’est-à-dire sans retombée positive sur les journalistes. Une forte interpellation des acteurs du secteur, mais aussi de l’Etat qui ne semble pas dérangé par l’absence de socle sur lequel repose la liberté de presse.
DAK