Après l’avoir brocardé, voire crucifié pour son incapacité à restaurer la sécurité jusqu’à son limogeage du gouvernement, le général Sada Samaké est subitement devenu, pour bon nombre de ses détracteurs, un héros national à l’annonce de son décès subit ce samedi.
Des témoignages de certains de ses camarades ministres ou militaires aux réactions des internautes, on avait du mal à croire qu’il s’agissait de celui qui fut la victime expiatoire de nombreux députés comme l’honorable Oumar Mariko. Les joutes à l’Assemblée nationale entre le défunt général et le député-président de la Sadi sont mémorables. « Tant que je resterais ministre, il n’y aura pas de coup d’Etat au Mali », avait-il signifié au bouillant député élu à Kolondiéba aux termes d’un débat épique.
Au ciel où il se trouve désormais, le général Sada Samaké va prendre en pitié ses nouveaux « fans » qui n’avaient pourtant pas daigné lever le petit doigt ou la petite plume pour défendre son honneur d’officier général traîné dans la boue. Que va-t-il penser de tous ces gens qui hurlaient le jour de ses obsèques alors qu’ils l’avaient ignoré dès le lendemain de son éviction du gouvernement ?
C’est ça l’hypocrisie malienne : dire ce qu’on ne fait pas et faire ce qu’on ne dit pas. Gageons en tout cas que les promesses de défense de la patrie et de dialogue national du président de la République faites à l’occasion du 22 septembre 2016 rencontrent l’ »amen » de l’ange des vœux formulés.
DAK