Malgré les assurances des autorités politiques et administratives, le front du Nord et du Centre ne se calme pas. Bien au contraire. Il se détériore avec des morts chaque jour. Mais là n’est pas la plus grande victoire des terroristes. Celle-ci se situe sur le plan économique. Ils sont en train de réussir à décourager les investisseurs avec la destruction de chantiers dont la plus récente est celle de jeudi quand un barrage en finition, près de la ville de Djenné, qui devait initialement coûter 35 milliards de F CFA, a été pulvérisé. Ce drame rappelle un autre, celui de Soumpi dans le cercle de Niafunké en octobre contre le camp de la société française Satom qui a perdu des dizaines de camions et d’autres équipements destinés à la construction de routes.
En décembre, toujours dans la région de Tombouctou, Commune de Léré, une société sous-traitante pour l’installation de la fibre optique a vu ses employés tués (trois Maliens, un Burkinabé et un Togolais) par les terroristes qui ont par ailleurs et cela depuis plusieurs mois, réduit les fréquentations dans les foires hebdomadaires régulièrement endeuillées par les mines antipersonnel. Du coup, les économies locales sont en train de mourir à petit feu surtout que les populations sont en train d’être gagnées par la peur. La peur est la première arme des terroristes qui profitent des absences de l’Etat qui a brillé jeudi par son abandon du site du barrage de Djenné, une infrastructure importante. On est réellement dans le pétrin.
DAK