22 morts en trois semaines, dont dix au cours de la seule semaine dernière : telle est le lourd tribut payé par l’armée malienne et les forces internationales aux attaques terroristes. Et le bilan n’est pas prêt de se boucler puisque les assaillants ont mis en place un mode opératoire jusque-là imparable : l’explosion d’une mine puis une embuscade. Tout cela est facilité par l’infiltration des forces maliennes et étrangères par des taupes payés jusqu’à 5000 euros par mois, selon des sources proches d’Ançar Eddine.
« L’attaque a réussi grâce à des complicités. Des gens proches de nous ont communiqué nos positions, notre itinéraire. Ça, c’est très clair », confirme une source militaire africaine au sein de la Minusma. Une situation qui commence à révolter les militaires maliens de plus en plus hostiles aux patrouilles mixtes et au processus d’intégration des anciens rebelles, car, disent-ils, « on ne sait plus qui est qui dans le désert » et à Gao on est totalement convaincu que ce sont des anciens combattants de la Coordination des mouvements de l’Azawad qui roulent pour le nouveau chef jihadiste de la région.
En tout cas, avec toutes ces morts, les uns et les autres doutent plus que jamais de l’utilité de l’accord de paix signé.
DAK