La mise en place des autorités intérimaires est renvoyée aux calendes grecques. Et ce n’est pas la seule mauvaise nouvelle du très long chemin de mise en œuvre de l’accord pour la paix. Les populations de Gao ont annoncé vouloir tout remettre en cause. Ce n’est plus les jeunes de la ville seuls qui portent ce combat, mais une Commission dite de travail pour la volonté de Gao.
Son président, Imrane Habiboulaye Cissé, dénonce un complot « organisé contre nous sédentaires minoritaires dans la gestion des cinq régions du Nord. Si vous prenez la région de Taoudéni, elle a 15 conseillers et ils sont tous des Arabes. Il n’a qu’un Touareg. A Kidal et Ménaka, c’est pareil. A Tombouctou aussi, il n’y a que peu de sédentaires. Et à Gao, on nous donne 11. C’est injuste et c’est un complot qui a été préparé en avance ».
La Cité des Askia est donc décidée à ne plus s’en laisser conter. Ici, la tension est vive. Le ministre de l’Energie et de l’Eau, qui a récemment dérapé dans ses propos, l’a appris à ses dépens. Jeunes et vieux, hommes et femmes ne mâchent plus leurs mots comme pour dire que pousse-pousse s’arrête au mur. C’est bien la veillée d’armes avant la grande confrontation.
DAK