En stoppant la progression jihadiste vers le Sud en 2012, la France a certainement sauvé notre pays d’une très mortelle passe. Cinq ans après malgré l’assurance donnée par le successeur de François Hollande, Emmanuel Macron de rester en place aussi longtemps que nécessaire, la situation est devenue intenable pour les Français autant sur le plan humain (le Mali est désormais le pays le plus dangereux pour les forces étrangères) que financier à cause des problèmes budgétaires. Macron veut vite refiler la patate chaude malienne à la Force du G5. Malheureusement pour lui, même s’il est en passe de relever le défi de la mobilisation des ressources financières et matérielles nécessaires, d’autres obstacles risquent de faire échouer cette nouvelle force sous-régionale. D’abord, le grand voisin algérien (il était absent hier à Paris) voit d’un très mauvais œil le G5 alors que la Mauritanie trainerait les pieds pour ne pas mettre en péril le deal qu’elle a avec les jihadistes qui ne l’attaquent plus avec les versements et la liberté de mouvement que Nouakchott leur assurent. Quant au Tchad, il est refroidi par l’interdiction de séjour affligée à ses ressortissants par les USA, les faibles retombées financières de son engagement international contre le terrorisme et surtout la crise financière à laquelle il fait face depuis la chute du prix du baril. Quant au Niger et au Burkina Faso, ils sont plus préoccupés par les problèmes de sécurité à l’intérieur de leurs frontières et rechignent désormais à un engagement réel au sein du G5 surtout que leurs présidents respectifs pensent que les autorités maliennes sont très « peu conscientes » de la situation. Reste que la France cherche à quitter le guêpier malien. Donc, pour Emmanuel Macron l’équation est à la simple et très difficile.
DAK