La crise à Kidal entre le Gatia et le HCUA, affaibli par sa dernière défaite militaire, risque de marquer un chamboulement historique dans cette partie du Mali. On assiste en réalité à une révolte contre l’hégémonie de la très minoritaire communauté des Ifoghas, c’est-à-dire les Intallah, portés au trône par les colons et confortés par les régimes successifs depuis 1960.
Le ralliement de différentes communautés à la cause du général Gamou, décidé à mettre fin à la mainmise des Ifoghas sur Kidal, est en marche. L’accord qu’il a signé en début du mois de septembre avec le MSA (Mouvement pour le salut de l’Azawad), qui a fait perdre des centaines de combattants à la CMA, contribue davantage à l’isolement d’Alguebass Ag Intallah et autres qui n’ont pas digéré le rapprochement de leur ennemi juré avec le chef de la tribu Kel-Antassar et alliés, Abdoul Majid Ag Mohamed Ahmad dit Nasser.
« Cette scission était prévisible, depuis toujours d’ailleurs, mais ça s’est accentuée avec les derniers combats intercommunautaires et inter-mouvements. Ceux qui ont quitté ont vu que ce n’était pas leur combat et que ce n’était pas dans leur intérêt. Ils ont essayé de faire entendre leur voix, les insultes ont fusé et il y a eu la scission », a d’ailleurs révélé un proche des mouvements à la presse.
C’est le même argument avancé mardi par les désormais ex-leaders de la CMA de Ber qui ont rompu avec Kidal et annoncé leur ralliement à la Plateforme. A ce rythme, Alguebass et autres finiront par rejoindre leur mentor Iyad Ag Ghaly sur le territoire algérien. En tout cas, personne ne veut plus se laisser manipuler par les Ifoghas.
DAK