Les accusations portées par le président français Emmanuel Macron contre l’Algérie sur le cas Iyad Ag Ghaly relancent le débat sur les réelles implications dans le conflit au Nord-Mali. Au début de l’insurrection armée en 2012, la France, par le biais de son ministre des Affaires étrangères d’alors, Alain Juppé, qualifiait les attaques terroristes du MNLA de « succès militaires ».
Il indiquait dans la foulée que l’Etat du Mali n’avait d’autre choix que de négocier avec la rébellion touarègue.
La suite est connue. Le MNLA a bénéficié d’une communication à outrance sur les médias français et avait même proclamé l’indépendance du Nord du Mali sur le plateau de France 24. « Ce règne » du MNLA a été écourté par les jihadistes, opposés à la partition, mais favorables à l’islamisation du Mali.
Les groupes obscurantistes du Nord-Mali bénéficient depuis lors des largesses de l’Algérie. Ils ont été activés pour étendre son influence sur la région. Ce que Macron a dit publiquement était connu et l’on comprend mieux que la guerre au nord du Mali est loin d’être celle de notre pays. C’est une guerre par procuration qui oppose la France et l’Algérie au nom de leurs intérêts géopolitiques et stratégiques.
A l’évidence, tout comme l’Algérie, la France sait bien où se trouve Iyad Ag Ghaly, mais n’entreprend rien pour le neutraliser. De plus, l’absence de l’Etat du Mali à Kidal arrange les affaires des deux « rivaux » ancestraux que sont la France et l’Algérie : ils peuvent aisément piller les richesses du no man’s land créé de toutes pièces.
DAK