EN UN MOT Délit d’ingérence

Annoncé pour hier dimanche, le meeting du Haut conseil islamique du Mali a été finalement reporté à une date ultérieure, du moins, si l’on en croit la déclaration lue à la télévision nationale par le secrétaire général de la structure.

Coup de tonnerre, sur les antennes d’une autre télévision, le porte-parole de l’imam Mahmoud Dicko est revenu sur les conditions de l’annulation de la manifestation très attendue. Sans porter des gants, il accusera le pouvoir de mener des actions en sourdine afin d’empêcher la tenue du meeting.

Tout est parti d’une réunion extraordinaire du Haut conseil islamique où l’imam Dicko a été mis en minorité sinon désavoué par l’écrasante majorité des membres du bureau. C’est une manigance du Premier ministre, dit-on dans l’entourage de l’imam Dicko, avant de préciser qu’il ne se retrouve pas dans le Haut conseil islamique dans sa forme actuelle.

Crise interne ou ingérence du régime ? Ce qui est connu de tous, c’est bien les relations tendues entre le pouvoir et l’imam Dicko. Est-ce la raison de la situation de bicéphalisme qui prévaut au sein du bureau du Haut conseil depuis un moment ?

Dans cette énième crise, les  faits et gestes du gouvernement fondent à croire qu’il y a une réelle volonté d’affaiblir le président du Haut conseil islamique et le gênant imam de la mosquée de Badalabougou à l’origine de la révélation de l’existence d’un manuel scolaire sur l’enseignement de l’homosexualité. En dépit de ces actions de déstabilisation en son encontre, l’imam Dicko parvient à tenir son meeting avec une marrée humaine. Le désaveu semble avoir changé de camp.

DAK