EN UN MOT: Ag Intalla versus IBK ?

Dramane Aliou Koné

Ce n’est plus une invite au dialogue avec les jihadistes maliens, c’est une alerte sur l’amplification du phénomène dans les régions du Nord et du Centre que le chef de la tribu très influente de Kidal des Ifoghas donne. Mohamed Ag Intalla appelle à « aller vite » dans la recherche d’une solution contre le jihadisme dont les adeptes maliens, qui au départ étaient minoritaires, sont aujourd’hui « les plus nombreux » de cette mouvance dans le Nord. Pour lui, il y a péril en la demeure.

L’Amenokal de Kidal, par ailleurs député du RPM à l’Assemblée nationale, presse d’ »engager des discussions avec les jihadistes maliens d’Ançar Eddine, allié d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont le chef est Iyad Ag Ghaly, qui appartient à la même tribu que lui. En retour, ils vont aider le Mali à se débarrasser des jihadistes venus d’ailleurs. « C’est mieux ainsi ».

Comme pour convaincre les sceptiques et les opposants à la négociation avec les jihadistes, il rappelle que « les Américains ont été obligés de parler discrètement avec les talibans (en Afghanistan), les Algériens ont discuté avec les islamistes. Nous, pour avoir la paix définitive, nous devons parler avec les jihadistes maliens, leur dire que ce qu’ils font n’a rien à voir avec l’islam ».

Reste à convaincre le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita qui écarte toute négociation avec Iyad Ag Ghaly, qui s’est « mis en marge de la République ». Cette intransigeance n’est plus partagée par tout le monde y compris au gouvernement puisque des ministres comme celui de la Réconciliation nationale prônent l’ouverture.

DAK