Le combat pour la libération des régions occupées du Mali renferme des non-dits qui font planer le doute sur la sincérité de certains acteurs d’y parvenir. Ou du moins c’est la France que l’on pointe du doigt d’avoir accordé son soutien au MNLA dans le combat pour l’autonomie de l’Azawad. C’est en tout cas le sentiment général qui se dégage de l’attitude des forces françaises et tchadiennes d’orienter les attaques contre seulement Aqmi, MUJAO et Ançardine qui se sont retranchés dans les confins montagneux de l’Adrar des Iforas. Certes ces groupes terroristes constituent une menace pour la paix et la sécurité dans le sahel, mais cette menace prévaudra tant que le MNLA n’est pas démantelé. Et pour causes ?
Nul n’ignore que c’est le MNLA qui a engagé cette guerre avant de s’associer aux terroristes pour générer des atrocités contre l’armée et les paisibles populations maliennes. C’est ce même MNLA laïc qui vient de faire alliance avec le MIA dont un membre est nommé gouverneur de Kidal. Ainsi, hier comme aujourd’hui le MNLA est toujours en complicité avec des islamistes qui de surcroît ne sont pas souvent des Maliens. C’est le cas notamment de Mohamed Najim, mercenaire de la légion libyenne, un apatride naturalisé libyen depuis 30 ans, et qui dirige le MNLA.
En tout état de cause, ce n’est pas l’Adrar, c’est plutôt Kidal le bastion des terroristes, la capitale supposée de l’utopique Azawad. C’est Kidal qu’il faut faire fouiller et démanteler par les forces françaises et tchadiennes, éventuellement avec les forces maliennes et de l’ensemble de la MISMA. Tout est là, ou tout sera là jusqu’à la fin des temps si rien n’est fait : MNLA, MIA, MUJA, Ançardine dont Iyad Ag Ghali et ses lieutenants, Aqmi… les otages français, la drogue, les armes. La tribu de Iyad se chargera de la protection des hommes et de leurs intérêts sur le double plan politique et diplomatique. Ils ne seront plus jamais livrés à qui que ce soit, ni à quelque tribunal que ce soit.
En outre, Gao et Tombouctou, après leur libération, font toujours l’objet d’incursions du MUJAO d’une part et du MNLA d’autre part. Toutes choses qui retardent le processus de libération du Nord et l’organisation des élections. Tant que les armes continuent à crépiter au Nord, tant que la région de Kidal ne sera pas gouvernée par l’Administration malienne, la mission de sauvetage du Mali sera vouée à l’échec. La France aura échoué. La CEDEAO n’aura servi qu’à peu de choses. Le Mali restera dans l’abîme.
En tout état de cause, la feuille de route du gouvernement de transition renferme la voie du salut. Elle dégage les solutions pour la paix, la réconciliation, le retour à l’ordre constitutionnel normal dans une république démocratique et laïque. A la seule condition aujourd’hui d’empêcher la partition du pays comme souhaitée par le MNLA. En la matière, les propos du Chef d’Etat Major Adjoint des Forces Armées du Mali rassurent : « L’arrivée de nos forces à Kidal n’est plus qu’une question de calendrier, le temps de sécuriser les zones libérées, d’accéder aux équipements nécessaires et à la logistique adéquate ».
Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Laurent Fabius, a déclaré vendredi à Bamako lors d’une conférence de presse que les troupes françaises, présentes à Kidal, n’ont aucune connexion avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Mais tout laisse croire que la France souhaite que Kidal trouve réponse dans le cadre du dialogue réconciliation. N’est-ce pas une autre paire de manche concernant le MNLA ?
Mamadou DABO
Le Zénith-Balé 2013-04-08 04:28:22