Confrontées à des difficultés liées à la gestion du commandement, les Forces armées maliennes basées à Tombouctou donnent enfin de la voix grâce à un dispositif anti-terroriste en phase de restructuration dans la localité de Ber.
Profitant d’un point de presse suite à l’attaque terroriste de vendredi dernier à Tombouctou, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, a fait cas de l’existence d’un dispositif anti-terroriste installé dans la localité de Ber au nord de la ville de Tombouctou. Le chef du département dévoilait presqu’un secret qui fait que l’armée a pu faire face ces derniers temps aux attaques terroristes dans la zone.
« Dans la localité de Ber, un dispositif terroriste est en structuration. C’est la première expression de cette nouvelle phase de la lutte anti-terroriste que nous venons de vivre. La réaction des forces armées maliennes atteste aujourd’hui que notre dispositif est réactif. C’est suite à toutes les mesures prises par le commandement militaire au plus haut niveau que nous avons cette réaction », a expliqué M. Coulibaly.
Imposer l’ordre
Cette déclaration vise certainement à rassurer l’opinion qui commence à se poser des questions sur l’efficacité des moyens militaires en place dans la région. La région de Tombouctou où cohabitent différentes forces (FAMa, ONU, Barkhane) et dans une moindre mesure les éléments de la plateforme et ceux de la CMA dont le quartier général est installé à Ber est en proie à des attaques sanglantes.
C’est pourquoi, il est question de savoir quel est le degré d’implication des deux ex-MAA dans le dispositif anti-terroriste de l’armée. L’évidence, c’est que du côté des autorités militaires nationales, la donne a changé : « Désormais, une attaque appelle une réaction de notre part. Nous avons pris la résolution ferme de réagir aux attaques terroristes. Faire tout pour prévenir les attaques terroristes. Si jamais une action terroriste se porte sur une des positions ou quelque part sur le territoire national, l’armée malienne réagira », a averti le ministre de la Défense.
Cependant, même si le ministre Tiéman Hubert Coulibaly ne le dit pas, la nouvelle méthode de gestion des attaques terroristes est dictée par les nombreuses récriminations faites au commandement militaire dans la région de Tombouctou.
Pour bon nombre d’observateurs, dans le cadre de l’opération Maliba qui concerne les deux régions libérées du Nord (Gao et Tombouctou), le dispositif sécuritaire en place est loin de contrer la menace terroriste. Abandonnée, l’armée connaît aussi des dysfonctionnements internes sur le théâtre des opérations. Des impairs que la hiérarchie a tenté de gérer d’où les nombreux voyages entre Bamako et Tombouctou ces derniers temps.
Alpha Mahamane Cissé