En matière de gouvernance il faut dépasser le stade où le gouvernement parlait et le peuple écoutait


Joachim Chissano : Je remercie le grand nombre de gens qui ont montré leur intérêt pour ce que j’allais dire. Ils sont venus nombreux. Merci aussi pour les nombreuses questions qui ont été posées pour un peu plus d’éclaircissement. Donc, cette volonté de dialoguer m’a plu et j’ai apprécié aussi d’apprendre quelques uns des  soucis du peuple malien.

Le Rép : Monsieur le Président, vous êtes un grand conférencier et au nom de Microsoft Afrique, vous parcourez le monde. Comment  le discours sur la gouvernance que vous tenez est perçu, est ce qu’il y a des prémices de changement en Afrique ?

J.Chissano : Mon discours sur la  gouvernance est tiré de l’expérience. Ce n’est pas un discours d’une école sur la gouvernance. C’est un discours de gouvernance au Mozambique. C’est aussi ce que j’ai appris de la gouvernance du monde en générale. Aujourd’hui j’ai parlé de gouvernance nationale. J’ai très peu parlé de gouvernance internationale, mais tout cela découle de l’expérience. Je crois que l’Afrique est en train de changer. Les uns font des « re-modifications » plus vite que les autres, Mais globalement on peut dire qu’il y a des avancés, une manière nouvelle de voir la démocratie. A partir des années 1990, la mode c’était la démocratie multipartite, mais aujourd’hui on revient à l’approfondissement de ce que la démocratie signifie même dans un  système multipartite. Il ne  suffit pas d’avoir plusieurs partis pour qu’il y est une bonne gouvernance, il faut beaucoup plus que cela. Il faut s’appuyer sur le peuple  faire en sorte qu’il participe activement à tous les niveaux et pas seulement qu’au parlement.

Le Rép : Monsieur le président, vous  êtes aussi le président du forum africain des anciens chefs d’États. Est-ce que  le message que vous portez là aussi est  un message entendu ?

J. Chissano : Oui, parce que le forum  qu’on appelle «  Africa forum » des anciens chefs d’états n’est pas une organisation, c’est un forum où nous échangeons des points de vue .Nous nous mettons aussi  à la disposition des chefs d’états en exercice pour les aider dans leur tâches. L’Union Africaine, les Nations Unies ou des chefs d’Etats individuellement ont sollicité ce forum dans divers  domaines : la recherche de la paix en Afrique, l’observation des élections, la médiation  dans des conflits etc… En ce moment même, les présidents Thabo Mbecki et  Pierre Bouyoya sont engagés  au Soudan, moi même, je suis avec le dossier Malgache. John Rawlings est représentant de l’UA sur la question de la famine en Somalie. Au Kenya, nous avons fait démarrer le dialogue qui a été poursuivi par l’UA en la personne de l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Koffi Annan etc…. Nous lançons de temps en temps des communiqués pour attirer l’attention des chefs d’états en exercice de ce qui est notre préoccupation. Nous sommes des personnalités qui ne défendent pas les intérêts d’un ou de l’autre camp. Nous exprimons des points de vue. Nous sommes contactés de plus en plus par les organisations internationales de jouer un rôle dans divers problèmes.

Le Rép : Vous avez été président en exercice de l’UA.

J. Chissano : L’UA est un grand pas dans l’évolution de l’OUA. L’UA a une tâche nouvelle, parce qu’avant c’était la libération de l’Afrique qui occupait. Aujourd’hui c’est le développement qui nous occupe. Ce n’est pas une tache facile  parce cela se  passe à un moment où une grave crise secoue le monde. Ce que je peux dire, c’est qu’il faut un peu plus d’imagination pour assurer une coordination des efforts pour un développement harmonieux de l’Afrique. Parce que jusque là, chaque pays s’occupait de ses affaires intérieures, de développement d’abord. Il faut faire un peu plus pour qu’on puisse avoir obtenir  des résultats au niveau global, pour un développement régional ou sous régional.

Le Rép : Certains  de ses prises de position  politiques ont été contestées, la Lybie par exemple.

J.Chissano : J’étais en train d’évoquer le volet économique. Je conviens avec vous  qu’il y aussi des problèmes politiques qui ne peuvent pas être pris à la légère. Parfois il s’agit de problèmes de longue date, des conflits multiformes mal compris, ce qui les rend récurrents.

Le Rép : C’est le cas  du dossier malgache dont vous vous occupez ?

Tout à fait. A Madagascar, on n’a jamais eu de changement de gouvernement d’une manière légale et  constitutionnelle. Donc, qui peut juger de la légitimité de l’un ou de l’autre ? Ce qui conduit donc à trouver un nouveau départ pour pouvoir traiter du fond des problèmes.

Le Rép: Le 9 Août dernier, vous avez envoyé une lettre aux parties prenantes du dossier Malgache. Est ce qu’il y a une suite ?

J. Chissano : J’attends les décisions des chefs pour envisager la suite. La SADC qui vient de se réunir en Angola. Je vais voir quelle décision y ont été prises.  Je ne suis pas encore au courant. A mon  retour, je vais avoir quelques indications qui vont  nous permettre de faire avancer les choses.

Propos recueillis par

S.El Moctar Kounta

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Communication du Président Joachim Chissano

Gouvernance, Démocratie et Développement  

Mesdames et Messieurs,

Excellences,  
C’est avec grande satisfaction que je me trouve à nouveau au Mali, un pays qui a été toujours référence pour la vie du Peuple Mozambicain même quand celui-ci combattait encore pour son Indépendance Nationale.  
Je remercie Microsoft d’avoir organisé cette importante rencontre que me donne l’occasion de partager quelques réflexions avec vous sur un sujet politique fondamental de nos jours, qui est la Gouvernance et la Démocratie.  
Je comprends et vois la gouvernance comme un processus continu de recherche de la satisfaction des besoins des citoyens, soient elles de nature politique, économique, sociale, culturelle ou spirituelle  

Les peuples ont des besoins et les gouvernements sont leurs instruments pour la satisfaction de ces besoins. D’autre part, les peuples sont constitués par des couches sociales diverses, avec des besoins et des intérêts différenciés, bien qu’ils aient une base commune, qui est constitué par les nécessités d’alimentation, de santé, d’habitation, de sécurité, protection de communication, d’éducation, d’appartenance , et d’estime personnelle. . En plus, les intérêts et besoins des peuples varient d’un pays à l’autre et, à l’intérieur de chaque pays, les intérêts différenciés des diverses couches sociales varient aussi avec le temps ; à l’intérieur d’une même couche sociale il y a aussi des groupes d’intérêts  et ces  ci sont aussi évolutifs.  

Dans ce cadre complexe et dynamique de différences et d’évolutions, le défi permanent de tout gouvernement est celui d’identifier et de se mettre constamment à jour sur ces besoins et intérêts et guider la société pour les saisir et les satisfaire, dans une atmosphère d’harmonie et de stabilité.

Dans nos pays, cette recherche de niveaux croissants de bien-être dans la société est faite dans un environnement limité en ressources humaines,  matérielles et financières, ce qui fait que les résultats obtenus soient presque toujours en deçà des attentes des citoyens. Le degré des attentes non satisfaites est plus grand dans les régimes démocratiques, dans lesquels les promesses électorales des concurrents font que les citoyens attendent beaucoup de la performance des gouvernements.  

Mesdame et Messieurs,  

Basés sur leur expérience séculaire, faite de succès et d’échecs, les Mozambicains ont appris la valeur de toujours chercher à identifier leurs besoins et intérêts fondamentaux dans chaque étape de leur histoire, et à concentrer leurs efforts pour les satisfaire. C’est aussitôt que, pendant la nuit coloniale, les mozambicains ont identifié comme leur tâche fondamentale et prioritaire la lutte contre le colonialisme portugais. La concentration d’efforts et la mobilisation de tous a fait que cette tâche fuisse réalisée avec succès : Le peuple Mozambicain a vaincu le colonialisme et a proclamé l’Independence de son pays, le Mozambique .  

Peu de temps après la proclamation de l’indépendance nacionale, les ennemis de la liberté des peuples ont lancé la guerre de déstabilisation, dans laquelle des mozambicains ont été utilisés pour causer la mort des personnes et la destruction  d´infrastructures et d´autres biens  dans leur propre pays, en infligeant une grande souffrance à leur propre peuple.  Dans ce context, les mozambicains ont défini comme leur tâche primordiale mettre fin à la guerre et restaurer la paix. Encore une fois, à travers la concentration d’efforts et de mobilisation de tous, cet objectif a été atteint avec beaucoup de succès : la guerre est terminée et la paix a été restaurée.  

Pour consolider la paix atteinte et ramener le pays à la normalité, il fallait :  
•       assurer le retour des réfugiés et personnes déplacés et leur réinsertion dans les lieux d’origine ou autres de leur choix ;

•        produire un plan de reconstruction après-guerre et mobiliser des ressources pour sa mise en œuvre ;  
•        initier des réformes politiques, économiques et sociales, avec l’objectif de créer un plus grand espace de participation des citoyens dans toutes les domaines de la vie nationale. Les réformes ont démarré avec une révision constitutionnelle à longue portée, qui a ouvert de l’espace pour la démocratie multipartite et l’adoption de l’économie de marché ; (Le débat public du projet de la révision de la constitution dans lequel ont participé toutes les couches  de la population a duré plus d’un an).  
•        Etant donné sa complexité, et parce que les conditions objectives pour leur accomplissement étaient précaires y compris le manque de cadres, les réformes du système judiciaire et du système légal ont démarré plus tard et encore aujourd’hui elles continuent. Le même se peut dire concernant la formation et l’organisation de la police.  

Ces réformes avaient pour objet la satisfaction des nécessités immédiates et pressantes des populations dans l’après-guerre, mais en même temps créer les bases pour le développement à long terme du pays, dans les domaines politique, économique et social. J’aimerais souligner l’importance que ces réformes, et en particulier la Judiciaire, la réforme légale et celle du secteur policier ont dans le processus de la construction de l’État de Droit, dans le combat contre la corruption et dans l´accomplissement du respect des Droits de l´Homme..  
Presque vingt ans après la fin de la guerre de déstabilisation ces transformations continuent et sont dans la bonne voie, malgré les limitations de ressources.  

Le succès des actions du Mozambique dans la recherche de la paix et sa consolidation à travers des réformes est le resultat du consensus national en ce qui concerne la définition des priorités de chaque moment et de ce consensus est, à son tour, le resultat d´un large débat, dans lequel participent toutes les couches de notre société.  

Chers Participants,                  Comme je l´ai dit au début de mon intervention, la gouvernance n’est pas un produit fini. Chaque étape historique présente ses défis. Ainsi, après la proclamation de l’indépendance  nationale, les pays en développement, en particulier les Africains, ont concentré leurs efforts sur la satisfaction des besoins de base de leurs peuples, notamment, l’éducation la santé, , le logement, l’alimentation et l’approvisionnement en eau potable.

Dans le secteur de l’éducation, les politiques adoptées par les pays en développement sont en train de produire une génération de jeunes avec haut niveaux d’éducation et formation, laquelle cherche de l´espace pour son insertion. Ces jeunes finissent souvent leurs études, dans des écoles réputées  à l´étranger, avec une grande attente  de trouver un emploi décent et une longue carrière professionnelle qui leur permettent d´obtenir les  moyens pour constituer leur  familles et être de bons citoyens.  

Néanmoins, les attentes de ces jeunes gens sont souvent avortées et beaucoup d’eux trouvent leur survie dans le commerce informel ou dans des activités qui ont peu ou rien à voir avec leur formation et, facilement beaucoup d’eux penchent vers l’alcool et se droguent, poussés par la frustration et le désespoir.  

Au bout de la Guerre froide, les pays développés ont prêché en Afrique le message selon lequel, le développement du Continent serait le résultat direct de l’implantation de la démocratie multipartite, donc ils ont soutenu la formation de nouveaux partis politiques, la tenue d’élections périodiques, ont financé la création des médias privés et des projets des ONG’s et d’autres groupes d’intérêt, dans le but de promouvoir la plus grande participation des citoyens dans la vie nationale.

À leur tour, les pays Africains ont soutenu le point de vue selon lequel la participation démocratique des citoyens n’était qu’une des composantes du processus global, étant nécessaire avoir des ressources pour soutenir leur  développement économique et social, en particulier, dans les domaines de la santé, l’éducation, l’agriculture et des infrastructures, ainsi que le développement du secteur privé. Sur ces sujets de développement social et économique, plusieurs conférences internationales ont eu lieu. Tells conferences ont produit beaucoup d’espoirs et promesses, desquelles très peu ont été tenues.  

Ainsi, lorsque nos jeunes terminent leurs études trouvent dans leurs pays un environnement qui n’est pas prêt à les  accueillir et utiliser leurs connaissances et talents, car l’économie ne s’est pas développée au rythme souhaité.  

Nous devons, cependant, reconnaître, que le fait que certains pays riches n´aient pas tenue leurs promesses n´est pas toujours par une manque de volonté politique. La situation économique et financière mondiales est entrain de se  dégrader progressivement, en défiant tous les efforts entrepris par les états et les organisations internationales. En fait, c’est étonnant de vérifier que tous ceux cerveaux, les Docteurs en Economie et Finances abondants dans les pays développés semblent impuissants pour ramener l’économie mondiale á la bonne voie.  

La crise économique qui dévaste les pays riches les oblige à prendre les mêmes remèdes amers qu´ils avaient forcé les pays sous-développés à prendre lors de la mise en œuvre de l´Ajustement Structurel de la décennie 90, avec toutes les conséquences politiques, économiques et sociales qui en ont découlé. Les gouvernements de ces pays ont a faire face à des taux croissants de chômage et d’insatisfaction sociale, surtout chez les jeunes. Les pays riches affrontent des problèmes structurels très sérieux, sans une perspective temporelle raisonnable de résolution, d´où leur tendance croissante de diminuer leur aide au développement d’Afrique.  

Quand les soulèvement populaires dans le Moyen-Orient ont commencé, les pays riches se sont empressés de les soutenir, en les interprétant comme entant des résultants de  la légitime aspiration des peuples à la démocratie et une réaction à la violation des Droits de l´ Homme et ils ont exigé  le changement des régimes. Au lieu d’encourager des parties au dialogue, ils ont incité les citoyens à se rebeller, en classant de légitime leur action violente. Comme résultat de cette attitude des pays riches, les positions d’intransigeance des parties en conflit se sont accentuées davantage, la violence se prolonge dans certains de ces pays avec beaucoup de pertes humaines, matérielles et économiques, et la démocratie tant souhaitée semblent plus éloignée, .  

Dans les pays où il a y eu de changement de régime, par des moyens non démocratiques, la pauvreté a augmenté, suite aux destructions qui ont eu lieu, au manque d’aide externe adéquate et à l´absence d’un environnement favorable à l’investissement. Mené par le désespoir, beaucoup de citoyens  de ces pays risquent leurs vies en émigrant illégalement vers les pays riches et ne sont pas peu ceux qui perdent leurs vies pendant la tentative de traverser un mer impitoyable. Nous pouvons nous demander:–Étant nécessaire, ces changements n´aurraient-ils pu avoir eu lieu d´une manière moins traumatique ?  

C’est intéressant de remarquer, néanmoins, que maintenant qu´il ya des  révoltes  dans les pays riches, les révoltés  sont classés d’agitateurs et criminels, soumis à une forte action punitive de la police et des tribunaux. C’est cas pour dire : « deux poids et deux mesures ». De toute façon, ces manifestations, parfois violentes, dans les pays développés montrent que le défi de la gouvernance n’est pas un domaine exclusif des pays pauvres. Le développement et le perfectionnement continus des relations entre les gouvernements et les diverses couches sociales sont un défi permanent de tous les pays et personne ne doit donner des leçons à l’autre. Nous devons être tous ensemble dans la recherche de solutions plus viables et soutenables. Pour cela ,c’est la création d’une position de respect et de confiance réciproque s´avère   nécessaire

Dans ce contexte sombre, nous, les pays pauvres, devons comprendre et accepter que la capacité réelle des pays riches et des organisations internationales d´aider notre  développement est de plus en plus limitée, quelque soit leur volonté politique de le faire. Il suffit de voir ce qui s´est passé récemment à Rome, lorsque la FAO a tenu une conférence des bailleurs de fonds pour mobiliser de l´aide humanitaire aux victimes de la famine dans la Corne de l´Afrique : aucune promesse d’aide n´a été faite, ce qui, autant que je sache, arrive pour la première fois dans ce type d’événements.  

L’expérience de lutte pour l’émancipation de nos peuples suggère que, sans préjudice d’une coopération mutuellement avantageuse avec l’extérieur, nous devons nous tourner vers nous meme, en tant que pays et régions, et chercher les chemins les plus efficaces pour notre développement. La combinaison de nos richesses naturelles au sol et sous-sol, notre population de plus en plus academiquement eduque (notament les jeunes) et notre volonté ferme de vaincre la pauvreté qui les affecte, doivent nous conduire a adopter des politiques de développement qui créent plusde place, d’oportunites et d’incitations à la participation de nos citoyens dans le développement national et régional. Nous devons développer l’esprit d auto-confiance en nos capacités.  
L’exercice d’introversion que je propose ici, exige l’approfondissement de l’ouverture politique de nos pays, en créant plus de place a la participation de nos compatriotes. Nous devons laisser a l’histoire la periode où seulement les gouvernements parlaient et les citoyens écoutaient. Le vaste talent créé dans nos pays, dans le domaine des sciences, de la technologie et des arts a besoin d’espace pour s’exprimer, en apportant la contribution nécessaire et essentielle pour le développement national. Nous devons apprendre des pays riches qu’ils ont atteint leur developpement grace aux efforts endogènes de leurs citoyens, et que la contribution par des dons externes n’a été qu’un un complément.  

L’ouverture démocratique dont je parle va stimuler nos citoyens à apporter des contributions précieuses dans le débat des problèmes nationaux, à travers des partis politiques, des médias, des associations professionnelles, des institutions religieuses, des organisations non gouvernementaux et d’autres institutions de nos sociétés.  

Au-delà de cette participation spontanée, nous devons créer des espaces de dialogue structuré et permanent entre les gouvernements et les citoyens de nos pays, outre les parlements, de façon a ce  qu’ils sentent que leurs problèmes sont connus de ceux qui les gouvernent et qu’ils sont pris en considération lors de l’adoption de politiques de développement et de coopération.  

Dans ce cadre plus large de participation démocratique, nous trouverons des réponses adequates aux multiples défis du développement auxquels nous faisons face, y compris l’adoption de partenariats exterieurs qui répondent  le mieux à nos attentes de progrès. Dans la participation démocratique plus évoluée les citoyens comprendront mieux que ce n’est pas toujours possible de satisfaire, immédiatement, tous leurs attentes et, à leur tour, les gouvernements aussi vont vérifier que certains des aspirations ardents des citoyens peuvent être facilement satisfaites, avec peu de ressources, mais avec la participation directe des citoyens eux memes. Le NEPAD devait avoir été mise en œuvre avec cet esprit. Malheureusement le gros de l’attente a été placée dans un Nouveau Partenariat entre l’Afrique et l’extérieur et non pas dans un nouveau Partenariat entre les Africains, en mobilisant en premier lieu leurs propres ressources.

Ce que je vous propose ici, ce n’est pas facile de réaliser. Je ne suis pas non plus en train de vendre une formule magique et infaillible, mais je vous propose une méthode de travail politique qui peut nous épargner de la souffrance et de l’effusion de sang, qui pourrait nous aider a mieux prevenir des frustrations et a bien gérer les attentes de nos citoyens, notament de nos jeunes fougueux et que pourrai nous assister dans la conduite plus efficacedu difficile et sinueux processus de construction de notre bien-être.  

Le premier défi à gagner se trouve dans nos gouvernements, qui sont appelés à abandonner des méthodes routinières de travail, de façon à ce qu’ils repondent le mieux  aux attentes de nos sociétés qui se trouvent en rapide transformation. Les gouvernements ne doivent pas attendrel’eclosion  de manifestations violentes pour s’adapter et ajuster leur action aux défis de la gouvernance du moment présent. L’expérience montre que les manifestations populaires violentes  ont tendance à se comporter comme une boule de neige, dont le volume est nourri par la répression des forces de l’ordre.  

Mais, à travers l’action proactive, nous pouvons éviter la perte de beaucoup de vies humaines et la destruction des biens materiels aisi que des rancunes et des haines de longue date entre des groupes sociaux de nos pays, qui perpétuent des cycles de violence.

Je suis convaincu que ce défi est à notre portée et que nous pouvons le vaincre.  

Chers Participants,  

Les débats sur la Bonne Gouvernance qui dominent le, monde depuis plus de deux décennies déjà, notament dans les pays sous-développés, n’ont pas réussi à produire une définition complète de ce qui est la Bonne Gouvernance. Néanmoins, je pense que ces débats ont réveillé l’intérêt pour l’évaluation des contenus et pour la façon d’agir des gouvernements et des dirigeants. Il y aura ceux qui veulent montrer qu’ils sont en train d’agir selon les concepts préconisés de la Bonne Gouvernance par comparaison avec les réalisations des autres Gouvernements et dirigeants ; mais je crois que le mieux que chaque Gouvernement et chaque dirigeant peut retenir de ces débats  ce sont des points de repqire qui peuvent les aider à se poser des questions pertinentes pour faire son auto-évaluation dqns le cadre de leurs réalités nationales ou régionales.  Et ces questions pourqient tourner au tour des concepts qui sont fréquemment vehicule comme les suivants: /
• Dans quelle mesure vous progressez dans la pratique des principes de la Gouvernqnce participative et inclusive ? Ici l’inclusion de la femme et de la jeunesse mérite proéminence. Mais c’est la recherche des methodes les plus appropriées d’organisation de la société qui va permettre de faire en sorte aue chaque citoyen puisse se sentir comme participant de la definition de la destinee de son pays, par la réalisation de son présent et son bien-être à l’avenir.  
• Dans quelle mesure vous progressez dans une gouvernance tournee vers le Peuple, trouvant des moyens de connaître et d’incarner les intérêts et les attentes du peuple et d’ouvrir un espace le plus large possible a sa participation dans la réalisation de ces objectifs?  
• Jusqu’où allez- vous dans l’obligation de rendre de comptes aux gouvernés ? Il  s’agit ici aussi d’expliciter les difficultés, les obstacles au développement qui sont étrangèrs à la bonne volonté  des Gouvernements et du peuple lui-même et la recherche conjointement avec le peuple des moyens pour les surmonter , sans des volontarismes gratuits.  
• Quel est le degre de transparence du gouvernement en ce qui concern non seulement  la redistribution des revenus , mais aussi à l’utilisation des biens publics, la prise de décisions et la réalisation d’autres actes de govrnance ?  
• Est-ce que le Gouvernement perfome de façon efficace que soit capable de produire des résultats acceptables selon les qttentes créées par ses plans et promesses ?  
• Comment les dirigeqnts évaluent leur intégrité et leurs éthique gouvernance ?  
Cette auto-évaluation faite au près du peuple et avec le peuple doit être basé sur la ferme volonté de s’auto surpasser, de reconnaître et corriger ses erreurs, colmater les lacunes et de mieux définir des objectifs realisables.  
Nous ne devons pas nous contenter du  fait d’être meilleurs que d’autres gouvernements ou sociétés. Nous devons nos comparer à nous-mêmes et donc travailler toujours pour être aujourd’hui mieux que ce que nous étions hier et pour etre  demain mieux que ce que nous sommes aujourd’hui.

Merci beaucoup de votre attention

Le Républicain 22/08/2011