EMPLOI ET DÉVELOPPEMENT : Créer un environnement propice à la création d’emplois par l’investissement

Comment aider les entreprises à créer des emplois locaux ? C’est la question cruciale à laquelle le Groupe de la Banque mondiale tente de répondre dans une récente tribune publiée sur divers supports. Et cela mettant en avant des principes qui font du développement la clé de la compétitivité, de la croissance et de la sécurité. Tout comme il faut être conscient que les investissements privés ne vont que là où les conditions sont favorables et les perspectives de rendement claires.

 

Que réserve l’avenir ici ou là, et pourquoi y investir ? C’est la question qui revient sans cesse aussi bien dans le monde en développement que dans les pays développés. Et pour la Banque mondiale, il s’agit d’une «interrogation légitime» à laquelle il faut répondre par «des actes et non pas par des mots». Cette question relève une problématique qui «repose intrinsèquement sur la quête d’un développement» qui soit non seulement «porteur d’impact, mais aussi de véritables opportunités et d’une sécurité accrue».

Pour l’institution financière de Bretton Woods, «l’emploi est le moyen le plus efficace pour parvenir à l’autosuffisance économique, réduire les besoins humanitaires et stimuler la demande de biens». C’est aussi «un facteur de stabilité dans le monde», car l’emploi permet de «lutter contre les causes profondes de la criminalité, de la fragilité et des migrations de masse». 

«Notre but ultime est d’aider les pays à créer un secteur privé dynamique qui transforme la croissance en emplois locaux, non pas en délocalisant le travail hors des pays développés, mais en ouvrant des débouchés pour les populations là où elles vivent déjà», indique la BM dans une tribune consacrée à la problématique «emploi et développement». Cette stratégie est axée sur le renforcement des secteurs tels que l’énergie, les infrastructures, l’agroalimentaire, la santé, le tourisme et l’industrie manufacturière dans les pays riches en minéraux afin de dynamiser l’économie locale.

Par ailleurs, la Banque aide les investisseurs à déployer efficacement leurs capitaux sur ces marchés, de manière à leur offrir des rendements positifs en même temps qu’ils contribuent à la résolution des défis mondiaux. Et, au-delà de l’accès aux marchés, elle s’emploie à consolider les fondements de la croissance économique en renforçant la transparence, la lutte contre la corruption et l’exécution des contrats. Néanmoins, on ne peut tenir pour acquis que la création d’emplois soit automatiquement au rendez-vous dès lors que l’on fait ce qu’il faut. «Nous avons été freinés par l’idée largement répandue, mais erronée, selon laquelle les capitaux privés étaient là, prêts à être déployés par milliards et par milliers de milliards de dollars. Cette croyance était non seulement irréaliste, mais elle nous a aussi conduits à un certain immobilisme, confiants que le développement s’opérerait de lui-même, sans en poser les bases», a-t-elle déploré.

En réalité, les investissements privés ne vont que là où les conditions sont favorables et les perspectives de rendement claires. Et, pour cela, deux éléments sont essentiels : un socle d’infrastructures solide et un environnement réglementaire prévisible ! À défaut, les capitaux privés restent là où ils sont inemployés. Et C’est là qu’intervient le groupe de la Banque mondiale. «Nous aidons les gouvernements à financer les structures essentielles et à assurer une utilisation efficace des ressources», assure-t-il. «Nous promouvons des réformes qui facilitent l’activité des entreprises, comme l’amélioration des régimes fiscaux et des règles foncières. Et nos financements sont liés à des résultats tangibles, de sorte que chaque dollar investi génère un impact positif», ajoute-t-il.

Une fois cet environnement porteur mis en place, les branches dédiées au secteur privé par le groupe (IFC et la MIGA) aident les entreprises à créer des emplois en leur fournissant des financements, des fonds propres, des garanties et des assurances contre les risques politiques. Elles soutiennent également le développement de compétences adaptées aux besoins locaux. Ce continuum, qui va de l’aide au secteur public à la collaboration avec le secteur privé, n’est pas seulement sans équivalent. Il est aussi gage d’efficacité à un moment où le développement exige à la fois de l’envergure et de l’endurance. 

C’est tout l’enjeu d’une initiative telle que «Mission 300», dans le cadre de laquelle la Banque mondiale s’est engagée à raccorder à l’électricité 300 millions d’Africains d’ici à 2030. Pour y parvenir, les gouvernements s’engagent à réformer leurs politiques publiques et leurs réglementations et à investir. Ces engagements sont liés aux financements qu’ils reçoivent de l’Association internationale de développement (IDA), de manière à en garantir la concrétisation. Ce cadre procure aux investisseurs privés la confiance nécessaire pour s’impliquer dans ce chantier.

Hamady Tamba